L’homme est un pèlerin. Il vit en étranger dans un monde qui n’est pas le sien. C’est un voyageur qui traverse le désert. Tant de terres lui appartiennent qu’il peut piétiner avec ses pieds ; dès qu’un pas se déplace, elle n’est plus sienne. Les hommes ne sont pas les maîtres, mais les administrateurs des biens de Dieu. C’est une affirmation reprise avec persistance par les pères de l’Eglise. A titre d’exemple, voici ce que dit St Basile : ” N’es-tu pas un voleur quand tu considères comme tiennes les richesses de ce monde, richesses qui t’ont été confiées seulement pour que tu les administres ? “
Dans les mains de chaque homme le Seigneur confie un trésor. Que faire pour l’administrer ?
Les hommes de ce monde-ci sont dominés par une fausse opinion qui ne sert qu’à augmenter leurs fautes et à diminuer leurs mérites ; elle consiste à croire que tous les biens que nous possédons pour l’usage de la vie, nous les possédons comme maîtres absolus. Or, c’est le contraire qui est vrai ; car nous n’avons pas été placés dans ce monde comme des maîtres dans la maison qui nous appartient en propre, mais semblables à des hôtes et à des dispensateurs de biens qui ne nous appartiennent pas, et nous n’avons sur eux que les droits d’un usage transitoire et passager.
Pour ce faire, Jésus invite à se montrer honnête dans l’administration des biens temporels dont chaque homme a reçu de Dieu la gérance. Même s’il s’agit de l’argent malhonnête (v.11) et d’un bien qui reste étranger à l’homme, puisque l’on doit s’en séparer un jour (v.12), il reste que la gérance de ces biens doit révéler la conversion intérieure de l’homme désormais guidé par les exigences de l’Évangile. Ainsi, l’on se montrera digne de recevoir le bien véritable (v.11).
” Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! ” (Ps 23, 1).
Père Fabrice KODIA BIANZINGA+