En complétant Balaam par Michée
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Dans le récit de l’exode, il est question d’un certain Balaam à qui le roi de Moab demanda de maudire les fils d’Israël, car leur nombre l’effrayait (cf. Nb 22, 3-6). Mais Balaam ne put dire que ce que le Seigneur lui permit de dire et par trois fois, au lieu de maudire, il bénit Israël (cf. Nb 24, 9-10). Après cela, « Balaam prononça encore ces paroles énigmatiques : “Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant […]. Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. Il brise les flancs de Moab, il décime tous les fils de Seth.” » (Nb 24, 15.17)

 

Comment ne pas faire le lien avec les « mages venus d’Orient », conduits par un « astre » qu’évoquait la prophétie et partis à la recherche d’un « sceptre » dominateur ? Evidemment, ils s’attendaient à le trouver à Jérusalem, auprès d’Hérode qui justement ne tardera pas à manifester sa cruauté et sa violence. Au contraire, ils durent se laisser encore conduire par les Ecritures jusqu’à l’humble Bethléem et « le plus petit des clans de Juda » (Mi 5, 1). Au lieu d’y adorer un puissant, ils se sont prosternés devant le fragile enfant d’une pauvre famille en exil.

 

A notre tour, écoutons la Parole qui, comme une étoile dans la nuit, sera « la lumière de nos pas » (cf. Ps 118, 105). Elle convertira nos idolâtries du pouvoir de l’argent, de la technique ou de l’image pour nous apprendre à chercher et à reconnaître Dieu, l’amour et la vie dans ce qui est pauvre, humain et fragile.

 

Abbé Bruno Bettoli+