Donnez, donnez, donnez !
">

Dieu est-il partisan du donnant-donnant ? “Si tu pardonnes, je te pardonne ; mais si tu ne pardonnes pas, je ne te pardonne pas non plus.”

 

Il n’y a d’ailleurs pas que cette parabole pour nous donner à penser cela, puisque le Seigneur lui-même nous a enseigné à prier en disant : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Et parmi les sept demandes du Notre Père, c’est la seule qu’il commente aussitôt, ne laissant planer aucun doute : « Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. » (Mt 6,14-15)

 

Pourtant, notre sens de Dieu se rebiffe t nous savons bien que l’Evangile annonce la surabondance de la grâce et de la miséricorde divines plutôt que la sévérité comptable de la justice. Nous voici donc en pleine contradiction !

En réalité, elle n’est qu’apparente car, si l’Evangile nous ouvre le Royaume de la miséricorde où toutes nos fautes peuvent être effacées et comptées pour rien, il exige aussi de nous que nous renoncions pour nous-mêmes et pour nos frères à l’implacable comptabilité de nos offenses.

 

En devenant disciple du Royaume, nous avons accepté cet appel de saint Paul, que soulignait notre évêque dimanche dernier : « N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel. » (Rm 13,8) Au lieu de considérer l’autre comme un débiteur, nous entrons dans une logique vertueuse où le mécanisme du donnant-donnant fera de nous des artisans de paix.

 

 

Abbé Bruno Bettoli+

 

Dominicales_862