Par trois fois, en cinq versets, le Christ nous demande de « rester éveillés » ou de « veiller ». Or, dans la petite parabole de « l’homme parti en voyage », si tous ont reçu un travail, c’est au portier que revient particulièrement le rôle de veiller. A bien relire ce passage, il semble que ce sont justement les disciples de Jésus qui sont ce portier et qui doivent veiller. Pourtant, à la fin, le Seigneur lui-même leur déclare : « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

C’est donc bien le rôle des chrétiens, qui vivent au milieu de leurs frères, de rester éveillés. Cela est d’une importance capitale pour que tous les autres, même ceux qui ne connaissent pas le Christ, soient aidés à ne pas s’endormir complètement.

Le deuxième confinement a été l’occasion de distinguer ce qui était essentiel de ce qui ne l’était pas. A ce sujet, les avis ont été assez divergents. L’activité économique serait essentielle mais pas la culture. La vie biologique serait essentielle mais pas la vie sociale. L’école serait essentielle mais pas la catéchèse. Le bricolage du dimanche serait essentiel mais pas la messe.

D’où vient cet assoupissement ? Devons- nous nous plaindre du monde ? Le temps de l’Avent nous est donné plutôt pour nous réveiller, car c’est peut-être nous qui trop souvent avons oublié l’Essentiel. C’est à ses disciples que le Seigneur parle explicitement, tandis qu’il peut chuchoter mystérieusement à la conscience et à l’intelligence de tous les hommes. A nous de garder tout notre être tendu vers Celui qui est venu, qui viendra et qui ne cesse de venir.

Abbé Bruno Bettoli +