Paroisse Notre-Dame du Chêne
Paroisse de Viroflay

De l’infamie à la gloire et de la mort à la vie

Dans le jardin en Eden, il y avait « toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux » (Gn 2, 9). Dans ce verger, le bois portait la vie et devait la donner. Mais en désobéissant à Dieu, en appelant bien ce qui est mal et mal ce qui est bien, Adam, tendant la main vers le bois, y cueillit la mort pour tous ceux qui allaient naître de lui. Ce bois devint celui de l’infamie.

Dans ce même jardin, bien plus tard, se trouvait encore le tombeau de notre ancêtre qui ne ressemblait plus qu’à un monticule et nul ne s’en souvenait, sinon qu’on l’appelait encore « Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha » (Jn 19, 17). C’est là qu’on planta la croix que Jésus avait portée depuis le Prétoire où il avait reçu sa condamnation à mort. Ce bois devait être celui qui lui enlevât la vie mais parce qu’il obéissait ainsi à son Père bien-aimé, le Christ, tendant la main vers ce même bois sur lequel on le clouait, y cueillit plutôt la vie pour tous ceux qui pourraient alors renaître de lui. Ce bois devint celui de la gloire.

Saint Paul rend compte de ce mystère en écrivant : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. » (2Co 5, 21) Identifié au péché, le Christ a accepté d’être « traité de Béelzéboul » (Mt 10, 25) et confondu avec l’antique serpent. Lorsque nous le regardons avec foi sur sa croix glorieuse, s’accomplit la prophétie du serpent de bronze que Moïse, sur le commandement de Dieu, dressa au sommet d’un mât : « Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie ! »

Abbé Bruno Bettoli +