DIMANCHE 19 mars 2023 – 4e dimanche de carême (Année A)

« Crois-tu au Fils de l’homme ? »

A la fin du récit de la guérison de l’aveugle-né, cet homme rencontre à nouveau Jésus. Cette fois, il le voit de ses yeux. Face aux contradictions – incrédulité des voisins, hostilité des pharisiens, lâcheté des parents et finalement exclusion de la synagogue –, sa foi s’était affermie. Il avait d’abord pu dire qu’en obéissant à « l’homme qu’on appelle Jésus », il avait été guéri ; puis que cet homme était « un prophète » ; et enfin qu’il était « de Dieu ».

Maintenant, Jésus lui-même achève de lui donner la foi qui sauve en l’invitant à confesser qu’il est « le Fils de l’homme », ce mystérieux personnage de la prophétie de Daniel qui, devant Dieu, reçoit sur « tous les peuples […] une domination éternelle [et] une royauté qui ne sera pas détruite. » (Dn 7, 14)

Affermissons, nous aussi, notre foi en la Seigneurie que le Christ a obtenue après avoir enduré sa douloureuse Passion en communion avec toute l’humanité qui était séparée de Dieu. Affermissons-la en nous et affirmons-la devant les autres. 

Annoncer le kérygme ne consiste pas à dire que Dieu existe (« Crois-tu en Dieu ? ») car chacun de nos contemporains met sous ce nom la transcendance à laquelle il se relie à sa manière propre, dans un décor plus ou moins chrétien. Alors, le malentendu qui stérilise toute évangélisation se poursuivrait. Il s’agit bien plutôt de mettre nos frères et sœurs en contact avec le Fils de l’homme en les aidant à percevoir le salut que lui seul peut leur offrir – devenir capable de voir Dieu – et à quel prix, par quel amour, il a reçu cette autorité – en acceptant de plonger dans la boue que fut l’abjection de la croix. A lui la gloire pour l’éternité !

Abbé Bruno Bettoli +