« … car le royaume des Cieux est tout proche. » Qu’entendons-‐nous dans la bouche de Jean : des menaces ou des promesses ?
« Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. » Convertissez-‐vous donc avant que n’arrive le Messie, car « il va nettoyer son aire à battre le blé » et brûler la paille « au feu qui ne s’éteint pas. » En gros, le royaume des Cieux est tout proche et vous avez intérêt à être du bon côté. Voilà pour les menaces.
Mais en même temps, ce sont des paroles pleines de promesses. « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Convertissez-‐vous donc pour recevoir ce salut que les prophètes ont annoncé et vos pères tant désiré. Rendez-‐vous compte : même « des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. »
Ce n’est pas un double langage mais simplement les deux versants d’une même réalité. C’est aussi ce qu’exprime ce détail diététique : « il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. » Les sauterelles rappellent évidemment les plaies d’Egypte et le miel la description alléchante de la Terre Promise. Pour manger les produits de cette terre (cf. Jos 5, 12), il a fallu quitter la terre d’esclavage, passer la mer Rouge et séjourner dans le désert. Il a fallu enfin oser entrer en Canaan et en prendre possession.
Nous aspirons au bonheur mais paraissons parfois si peu décidés à consentir aux conversions que cela exigerait. Bossuet a dit : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » Préparer le chemin du Seigneur, ne serait-‐ce pas tout d’abord nous attaquer à ces causes ?
Abbé Bruno Bettoli+