Chers amis,
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Les disciples de Jésus dans l’évangile de ce dimanche se disputent pour savoir qui était le plus grand. La guerre de succession a commencé puisque le Christ venait de leur annoncer qu’il allait mourir. Plein de sagesse, il leur explique que l’essence du pouvoir, c’est le service. Et il leur fait comprendre que le Royaume de Dieu appartient à ceux qui ont un cœur d’enfant. Accueillir le Christ en la personne d’un enfant ! Cela appelle forcément un changement de regard, une nouvelle naissance comme celle que Nicodème a eu du mal à comprendre.

L’enfant n’est-il pas l’image même de la fragilité ? Il ne peut presque rien faire de lui-même et doit tout recevoir des autres. Il n’est pas encore doué dans l’acte de la parole qui caractérise les adultes. Infans en latin signifie ‘qui n’a pas encore acquis le langage’. Le mot latin puer désigne l’enfant avant l’adolescence et est l’équivalent du grec pais, paidos, qui a donné la racine française ‘pédo-’. L’enfant aujourd’hui est une réelle question et un vrai enjeu. Au-delà du rapport de chacun à l’enfant, chacun de nous n’est-il pas quelque part ‘fils de son enfance’ ? Ils disent parfois des choses étonnantes mais justes, que les grandes personnes sont à mille lieues d’intuitionner. Être grand n’est certainement pas simple… Quelque chose dans l’enfant doit nous parler et nous toucher.  Peut-être la confiance et l’abandon et aussi tout le trésor de possibilités immergées en lui.

Le Christ nous demande de devenir comme un enfant pour entrer dans le Royaume de Dieu. Comme un enfant dans  sa candeur et sa pureté, dans son rapport simple et ouvert aux choses, dans sa capacité  de s’émerveiller et de ne jamais s’arrêter sur le mal. Le juste doit avoir ce cœur d’enfant devant ses ennemis et celui qui prie lorsqu’il se met devant le Seigneur.

« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille.

Et celui qui m’accueille, [accueille] celui qui m’a envoyé. » Est-ce que j’exagère si je dis que le Christ fait une association entre l’enfant et Dieu ? L’homme de foi n’a-t-il pas cette attitude de l’enfant qui a confiance malgré tout ?

Père Elzéar Adounkpe +