Récemment, notre évêque a nommé un vicaire épiscopal pour la charité et la mission. Ce choix n’est évidemment pas anodin. En ce temps où nous entendons l’urgence de la nouvelle évangélisation, il marque la volonté de ne pas oublier tout ce qui touche à la diaconie, au service de la charité et particulièrement du plus petit et du plus pauvre.
N’est-ce pas la charité d’abord qui est missionnaire, comme le dit le nom de la congrégation fondée par Ste Teresa ? L’élan missionnaire a sa source dans le coeur de Dieu, lui qui nous a pris en pitié et est venu vers nous entraîné par sa miséricorde. La charité précède la mission autant qu’elle doit l’accompagner. Pour le disciple missionnaire, la mission consiste à parler de Quelqu’un qu’il aime (il s’agit ici du Christ) à quelqu’un qu’il aime (et là de la personne évangélisée).
Allons plus loin encore, car il faut dire que seule la charité est missionnaire. Sans elle, c’est-à-dire sans le témoignage des oeuvres de miséricorde d’une part et sans la tendresse, le respect et la compassion qui doivent caractériser toute rencontre, la mission sonnerait faux. Elle ne serait que prosélytisme, au mauvais sens que ce mot a pris de plus en plus et risquerait de mériter le sévère reproche de Jésus : « vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand c’est arrivé, vous faites de lui un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous ! » (Mt 23, 15)
La charité touche le coeur. Elle témoigne de Dieu qui est amour. Elle répond à la soif si profonde du coeur de l’homme. Elle est la vérité de l’Evangile.
Abbé Bruno Bettoli+