DOMINICALE du DIMANCHE 22 OCTOBRE 2023 (Année A) n° 1104
Durant son pontificat, Benoît XVI a donné plusieurs discours qui furent autant de grandes leçons universitaires. Parmi eux, revenons à celui qui fut prononcé au Bundestag le 22 septembre 2011 et par lequel furent livrées « quelques considérations sur les fondements de l’État de droit libéral », comme il le dit modestement.
Au point de départ du propos, la requête du jeune roi Salomon pour acquérir le discernement entre le bien et le mal rappelle que « servir le droit et combattre la domination de l’injustice est et demeure la tâche fondamentale du politicien ». Savoir ce qui est juste, connaître le vrai droit est la question essentielle – en particulier – du législateur.
C’est là que nous retrouvons le sujet touché par Jésus ce dimanche. En effet, « contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation », renvoyant plutôt « à la nature et à la raison comme vraies sources du droit ».
Espérer une harmonie entre nature et raison n’est possible qu’en admettant que toutes deux sont « fondées dans la Raison créatrice de Dieu ». C’est pourquoi l’Église rejette l’idée d’un droit religieux imposé à la société civile. Nous savons où ce risque existe encore aujourd’hui mais face à lui se trouve la position extrême inverse, celle qui prédomine dans notre Occident positiviste et qui refuse l’ordre inscrit dans la nature des choses et du vivant, dans la nature humaine surtout. Cet ordre est un langage de Dieu (rendu encore plus audible par la Révélation) que “César” doit écouter, pour y répondre avec cohérence.
Abbé Bruno Bettoli +
