Avoir mais surtout être
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Chers amis, la liturgie de ce dimanche nous parle entre autres de l’argent ou du rapport à l’argent. La hausse des prix de toutes sortes de produits nous ditcombien il est important et en avoir suffisamment nous sécurise et nous met à l’abri du besoin. La liturgie de ce jour nous prévient toutefois de tout amour immodéré ou non équilibré de l’amour. Saint Paul à Timothée disait à propos : ‘’ Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être attachés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre.’’ 1Tm6,10  

Il faut bien le dire, l’argent n’est pas le problème ici mais le rapport à l’argent. Si la création est bonne, tout ce qui est en elle est bon. C’est donc normal de désirer avoir de l’argent. La question, c’est la qualité des moyens mise en œuvre pour en avoir mais aussi et surtout comment on l’utilise après l’avoir obtenu ou tout simplement dans quelle intention on se bat pour en avoir. AMOS fustige la cupidité féroce des gens de son temps et rappelle qu’exploiter le pauvre pour s’enrichir est un affront à Dieu. L’Evangile, lui, montre que l’argent doit être un bon serviteur, un moyen à utiliser même s’il le faut pour ‘’ aller au ciel’’. Qu’il ajoute le qualificatif ‘’ trompeur’’ à l’argent dit bien le rapport du Christ au matériel. Vivant sans vraiment se préoccuper du matériel dont il avait même confié la gestion à un de ses disciples soupçonné d’en prendre une part pour lui-même, le Christ ne profitait pas moins de tout ce que l’argent pouvait permettre d’avoir. Oui l’argent est très important mais trompeur et changeant. En avoir, c’est bien. En profiter est mieux. Le mettre au service du bonheur des gens est meilleur. C’est profondément gratifiant lorsque l’on réussit à faire quelque chose de bien dans la vie des gens grâce aux moyens que l’on a. Passer à l’étape suivante est encore plus gratifiant. Ne pas seulement donner de son avoir mais de son être.  

              Abbé Elzéar Adounkpe +