“Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.”
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Grammaticalement, nous n’avons pas l’habitude de nous exprimer ainsi. La répétition de la conjonction de coordination n’est pas attendue quand nous énumérons trois termes. Pourtant, si nous disons bien « le pain, le beurre et la confiture », nous disons également sans doute sans nous en rendre compte « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » à chaque fois que nous faisons le signe de croix. Les plus attentifs auront même remarqué que la bénédiction finale de la messe a été corrigée par rapport à l’ancien missel français qui indiquait à tort « Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ».

Le choix inhabituel de la liturgie remonte aux premiers siècles et saint Basile l’a défendu pour affirmer le mystère de la sainte Trinité parce que ces trois ne sont pas trois mais un. Ils sont consubstantiels, une seule substance, un seul être, un seul Dieu, comme nous avons appris à le professer et surtout à le croire.

Citons Benoît XVI dans sa catéchèse sur le saint évêque de Césarée : « Avec zèle et courage Basile sut s’opposer aux hérétiques qui niaient que Jésus-Christ fût Dieu comme le Père. De la même façon, contre ceux qui n’acceptaient pas la divinité du Saint-Esprit, il soutint que l’Esprit est Dieu et “doit être reconnu et glorifié avec le Père et le Fils”. Basile est par là un des principaux Pères à avoir formulé la doctrine sur la Trinité : le Dieu unique, parce qu’il est Amour, est un Dieu en trois Personnes, lesquelles constituent la plus profonde unité qui existe, l’unité divine. »

Et voilà qu’un simple “et” nous plonge dans un abîme de contemplation.

Abbé Bruno Bettoli +