Que nous souhaite saint Paul : être célibataires et « libres de tout souci » ? Non, le vœu de l’Apôtre est que nous soyons « attachés au Seigneur sans partage. » C’est aussi le vœu de l’Eglise qui rappelle à ses enfants leur vocation commune à la sainteté, c’est-à-dire au véritable bonheur : « Tous les fidèles du Christ sont invités et tenus à chercher et à atteindre la sainteté et la perfection propres à leur état. » (Lumen Gentium, §42). Ce chemin serait en effet impraticable et cette quête inatteignable sans la grâce du Christ que nous avons à désirer comme notre bien le plus précieux.
Si vous êtes marié, vous avez déjà entendu ceci dimanche dernier : « Que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme » (1Co 7, 29b). Autrement dit, ne vous attachez pas àvotre conjoint comme s’il avait ou était la clé de votre bonheur. Ne lui donnez pas la place du Christ qui a dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » (Lc 14, 26) Ainsi, vous porterez mieux « le souci des affaires de ce monde » et saurez mieux « chercher comment plaire à [votre conjoint] ». Votre amour en sera purifié et fortifié.
Quant à nous qui sommes célibataires, que nous l’ayons choisi ou le subissions, veillons à ne pas faire de notre “liberté” un vaste champ ouvert à notre égoïsme. Celui que nous risquons de mettre à la place du Christ, c’est nous-mêmes. Au contraire, faisons-en l’occasion « d’une charité fervente et d’un culte parfait à rendre à Dieu » (LG, §44).
Abbé Bruno BETTOLI +