Après l’effusion
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Chers frères et sœurs,

Samedi dernier, veille de Pentecôte, la plupart d’entre nous avons pu vivre la demande d’effusion de l’Esprit, accueillis par d’autres disciples et portés par leur prière. La dimension paroissiale de notre rassemblement s’est heureusement croisée avec la dimension personnelle de nos démarches. Une grande paix et une grande joie nous ont été accordées par le Seigneur tout au long de l’après-midi, jusqu’au temps du repas partagé et de la très belle Vigile de Pentecôte.

 Pour tout cela, nous voulons rendre grâce à Dieu.

Faisons mémoire en particulier de ce que l’Esprit Saint nous a donné à travers chants, prières, images, textes et grâces sensibles, sans oublier, dans la foi, de le remercier pour ce qui nous a été donné invisiblement et plus profondément. Ne doutons pas que le Père a entendu notre prière et y a répondu, « car le Père lui-même [nous] aime » (Jn 16, 27).

Dans cette attitude reconnaissante, soyons maintenant attentifs à ce qui peut avoir changé ou qui peut bientôt changer : un désir, des inspirations, un élan, une force paisible, une espérance joyeuse, des charismes, etc.

Comment faire une liste de ce que l’Esprit peut inventer, « [lui] qui [est] bonté » ?

De notre côté, même si nous ne percevons pas tout de suite ce que l’Esprit a commencé à nous donner samedi, soyons fidèles à lui rendre grâce pour l’effusion reçue et continuons à demander avec confiance, humilité et persévérance une plus grande liberté d’action en nous du Défenseur.

Puisque ce dernier veut agir avec nous, il est bon que nous lui demandions la grâce d’apprendre à écouter sa voix. Celle-ci peut bien sûr se faire entendre à travers des motions intérieures mais aussi à travers l’Ecriture, les événements, l’homélie à la messe, les conseils du confesseur, les lectures spirituelles, etc.

Bien sûr, il serait tout à fait contradictoire de demander au Seigneur de nous inspirer et de nous guider si, dans le même temps, nous lui résistions ou négligions ses dons. En exerçant donc un sage discernement, cherchons à incarner concrètement ce que l’Esprit veut, afin, comme dit saint Paul, que « [nous n’attristions] pas le Saint Esprit de Dieu » (cf. Ep 4, 30). Notre docilité est une condition essentielle pour que nous puissions nous ouvrir de plus en plus à la vie dans l’Esprit.

Pour cela, je voudrais vous inviter à avoir une attitude de disponibilité.

Au début ou à différents moments de votre journée, demandez tout simplement à Dieu de se servir de vous, selon ce qu’il voudra. Suivant notre état, notre vocation et je dirais suivant là où en est le Seigneur dans notre éducation, toutes sortes de choses sont possibles.

 Il s’agira par exemple de s’arrêter pour parler avec quelqu’un ou simplement l’écouter. Ce pourra être une occasion de donner un témoignage, de parler de l’amour de Dieu ou du Christ Sauveur, de consoler ou de prier pour une personne.

 Pour un autre, il recevra un appel, une demande d’aide, une sollicitation inattendue ou au contraire habituellement crainte. Et ce sera l’occasion d’y répondre généreusement comme Jésus nous y invite dans l’Evangile.

Pour un troisième, ce sera une motion très claire et très forte de faire ceci ou cela ou bien la pensée d’une personne ou d’une situation qu’il avait trop longtemps oubliées et qui l’appelle rapidement à une réaction ou à une décision.

Evidemment, il y a toujours lieu d’exercer un sage jugement car Dieu ne peut pas nous demander de faire quelque chose qui soit en contradiction avec sa Parole ou l’enseignement de l’Eglise, avec les exigences de notre vocation ou encore qui nous détourne de notre devoir d’état.

Profitons donc d’un déplacement, d’un temps d’attente ou d’un état objectif de disponibilité pour redire à l’Esprit Saint qu’il peut librement se servir de nous. Cela peut nous paraître dérangeant ou inquiétant, mais en réalité, c’est passionnant et impressionnant de voir ce que le Seigneur peut faire à travers cette pauvre offrande de nous-même pour que nous soyons les yeux, les oreilles, la bouche ou les mains de Jésus.

N’oublions pas que l’effusion de l’Esprit Saint est essentiellement en vue de la mission. Dans la joie de cette belle fête de Pentecôte où l’Esprit s’est donné sans compter, je vous bénis.