David avait reçu l’onction des mains du prophète Samuel (1S 16), c’est-à-dire selon l’élection divine. Mais des années plus tard, il a fallu qu’il reçoive aussi l’onction de la part du peuple sur lequel il devait régner, par la médiation de « tous les anciens d’Israël » (2S 5).
Il doit en être de même, en quelque sorte, pour le véritable Oint, le Messie de Dieu, notre Seigneur Jésus Christ. Le premier temps, si l’on peut parler ainsi, c’est Dieu son Père qui l’engendre éternellement, faisant de lui « le premier-né, avant toute créature », et qui l’a choisi pour qu’il soit notre Roi et notre Sauveur. Voici en effet ce que nous pouvons confesser avec l’apôtre Paul : « Dieu le Père [nous] a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. »
Le second temps, c’est nous qui devons faire allégeance à ce roi qui seul peut nous sauver. Celui que l’on appelle généralement le bon larron nous ouvre le chemin. Crucifié avec Jésus, il ose se démarquer du cortège des chefs du peuple, des soldats et leur troisième compagnon d’infortune qui tous tournent en dérision ce roi crucifié qui ne peut même pas se sauver lui-même. Voici qu’après avoir confessé l’innocence de Jésus, saint Dismas – puisque c’est ainsi que le nomme la tradition –reconnaît implicitement la royauté de Jésus et s’en remet à lui, malgré toute une vie de misère et d’inconduite. A notre tour, contemplons le Crucifié et confions-lui toute notre vie.
Abbé Bruno Bettoli+