Paroisse Notre-Dame du Chêne
Paroisse de Viroflay

Le bon côté du grand abîme

Nous n’avons pas tous les détails sur l’interprétation à donner à cette parabole et surtout sur la situation terrible de cet homme riche qui, après avoir été compté sur la terre dans « la bande des vautrés » (première lecture), « souffre terriblement dans [une] fournaise ». En tout cas, ce n’est pas le genre de Jésus de chercher à faire peur pour le plaisir. Si son discours est inquiétant, c’est qu’il y a de quoi à s’inquiéter.
Fidèle à son divin maître, l’Eglise ne dit pas autre chose en rappelant l’effrayant risque de l’Enfer (CEC, nn. 1033-1037) aussi bien que les souffrances de la purification finale du Purgatoire pour « ceux qui [sont mort] dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés » (CEC, nn. 1030-1032). Le Purgatoire a beau être une très bonne nouvelle, si nous sommes les amis de Dieu, nous avons tout à gagner à éviter de passer par là.
Sans être trop affirmatif, je crois savoir que, dans les siècles passés, la parabole du pauvre Lazare (ou du mauvais riche) a majoritairement été interprétée comme évoquant l’Enfer et plus rarement le Purgatoire. Je renonce à trancher. Par contre, je sais que le message du Christ et de l’Eglise ne s’arrête pas là. Il ouvre à une conversion et au salut.
Cet appel, déjà de Moïse et des Prophètes, c’est de nous mettre résolument du côté des pauvres et de ceux qui souffrent, ceux qui ont faim et soif, qui sont nus ou sans logis, malades ou emprisonnés, est-il précisé dans l’Evangile (Mt 25, 31-46). Si nous ne leur faisons pas miséricorde, nous creusons le « grand abîme » qui nous séparera d’eux après notre mort. Avec la grâce du Christ, nous pouvons choisir le bon côté sur lequel nous tenir dès aujourd’hui.

Abbé Bruno BETTOLI+