Frères et sœurs, il y a une question qui revient constamment dans nos échanges… et qui nous est souvent posée dans la mesure où nous essayons d’évangéliser, c’est le problème du salut des non croyants et de l’utilité de la foi et des Sacrements.
Notre réflexion sur le Credo faisait allusion à l’enseignement de Saint Paul sur le salut des non croyants.
Certains d’entre vous ont cru comprendre que tous les hommes étaient sauvés.
Relisez attentivement ces quelques lignes, et vous verrez qu’elles ne disent rien de tel.
Si vous lisez le chapitre premier de la lettre aux Romains, vous verrez que l’enseignement de Saint Paul est plutôt sévère et qu’il considère comme inexcusables les Païens qui n’ont pas servi et aimé Dieu comme il le mérite. (Rom 1,20)
Dieu veut sauver tous les hommes… Jésus a donné sa vie pour tous les hommes… mais tous n’accueillent pas le salut qui leur est offert.
Le chapitre 2 de la lettre aux Romains contient l’essentiel du message révélé relativement au salut de ceux qui ne connaissent pas la parole de Dieu.
Ceux que nous appelons les non-croyants, Saint Paul les appelle les Grecs ou les Païens. Il désigne par là tous les hommes qui ne savent pas qu’il existe une Parole de Dieu : tous ceux qui (à la différence des Juifs ou des Chrétiens) n’ont pas accueilli la Révélation divine.
L’enseignement de Paul, et donc de l’écriture Sainte, c’est que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes… qu’ils soient Juifs ou Grecs : “il rendra à chacun selon ses œuvres : vie éternelle pour ceux qui… font le bien” (Rom 2,6-7)… “mais colère et indignation pour ceux qui… se rebellent contre la vérité et se soumettent au mal.” (Rom 2,8)
“Détresse et angoisse pour tout homme qui commet le mal, pour le Juif d’abord et pour le Grec. Gloire, honneur et paix àquiconquefait le bien, au Juif d’abord puis au Grec (au non croyant), car en Dieu il n’y a pas de partialité.” (Rom 2,9-11)
Les juifs qui ont désobéi à la Loi de Dieu seront jugés en vertu de cette Loi… quant aux païens qui ne connaissent pas la Loi de Dieu, ils ont une conscience, et eux aussi seront condamnés s’ils ont fait le mal :
“Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi; tous ceux qui ont péché sous le régime de la loi seront jugés par la loi.” (Rom 2,12)
Par contre, des hommes qui n’ont pas connu la révélation, mais qui font naturellement ce que demande la Parole de Dieu… seront sauvés parce qu’ils font le bien que leur indique leur conscience :
“Quand des païens, sans avoir de loi, font naturellement ce qu’ordonne la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, eux qui n’ont pas de loi. Ils montrent que l’œuvre voulue par la loi est inscrite dans leur cœur ; leur conscience en témoigne également ainsi que leurs jugements intérieurs qui tour à tour les accusent et les défendent.” (Rom 2,14-15)
L’église nous demande de considérer toutes les lettres de Saint Paul comme Parole de Dieu au même titre que l’évangile.
Il est probable que Paul lui-même n’en avait généralement pas conscience. Mais, sur ce point, il est bien conscient de dire une parole inspirée… de donner une révélation qui sera confirmée au dernier jour : “C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Evangile, Dieu jugera par Jésus Christ le comportement caché des hommes.” (Rom 2,16)
Dieu pardonne leurs péchés à tous les hommes qui les regrettent du fond du cœur… à tous les hommes qui ont une contrition véritable, inspirée par l’amour… mais ceux qui ne connaissent pas l’évangile ne peuvent pas savoir qu’ils sont pardonnés.
Ils ne peuvent pas deviner le secret des sentiments de Dieu, qui leur apporterait la paix et leur permettrait de répondre à sa tendresse.
Ils peuvent éventuellement être sauvés… mais sans le savoir… sans avoir avec Dieu une relation de personne à personne.
Que le Seigneur vous bénisse, vous qui avez le bonheur de le connaître et de l’aimer.
JCP