Le Symbole des Apôtres – 20
55 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 23 octobre 2006
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Le Symbole des Apôtres – 20

Je crois… à la Sainte église catholique.

L’église est “Sainte” parce qu’elle a été sanctifiée par le Baptême :
“Le Christ a aimé l’église et s’est livré pour elle ; il a voulu ainsi la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et par la Parole ; il a voulu se la présenter à lui-même resplendissante, sans tache ni ride, ni aucun défaut ; il a voulu son église sainte et irréprochable.” (Eph 5,25-27)

Il est vrai que seule l’église du ciel sera totalement sainte.
Dans le livre de l’Apocalypse, un ange montre à Jean, dans une vision : “la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu.” Dans cette église glorieuse, “Il n’entrera, nulle souillure, ni personne qui pratique abomination et mensonge.” (Apoc. 21,10 & 27)

En attendant, la sainteté de l’église est encore imparfaite… et nous sommes bien placés pour le savoir… puisque l’église c’est nous.
Il est vrai que nous sommes déjà saints et sanctifiés par le Christ, dans la mesure où nous sommes sauvés par lui… mais, en même temps, notre sainteté est inachevée… et il nous reste encore un chemin à parcourir.

“Je crois en l’église” (Symbole de Constantinople).
“Église” est un mot grec (ekklesia) qui veut dire “assemblée du peuple” ou “communauté”… on le trouve, dans la version grecque de l’Ancien Testament (la Septante), pour désigner le Peuple de Dieu.
Jésus parle de la communauté de ses disciples (qui est le nouveau Peuple de Dieu) en l’appelant : “mon église”.

Il dit à Simon : “Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon église”, ou plus exactement : “Tu es Rocher, et sur ce rocher, je bâtirai mon église”.
Pierre est le fondement qui garantit la solidité de l’église du Christ, de la même façon qu’un sous-sol rocheux pour une maison. (Mt. 16,18)

Ensuite, Jésus confirme cette mission étonnante confiée à Pierre et à ses successeurs par deux formules tout aussi fortes.
Il lui dit : “Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux.” (Mt. 16,19)
Dans le langage de l’époque, recevoir les clefs du Royaume, c’était devenir premier ministre : recevoir les pleins pouvoirs au nom du roi.
Mais Pierre ne reçoit pas les clefs d’un royaume terrestre… il reçoit les clefs du Royaume des cieux(c’est-à-dire du Royaume de Dieu)… ce qui veut dire qu’il reçoit lespleins pouvoirs au nom de Dieu.

Et Jésus ajoute ceci : “Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux.”
On disait que les rabbins “liaient ou déliaient” selon qu’ils imposaient une obligation ou qu’ils en dispensaient. Mais chaque rabbin avait son interprétation de la Loi et elle pouvait être discutée.
Pierre, lui, aura le pouvoir de décider ou de trancher : non pas à la façon des docteurs de la Loi, mais au nom de Dieu… ce qu’il aura lié ou délié sur terre sera lié ou délié dans les cieux… c’est-à-dire : par Dieu.

Jésus n’a pas écrit… il n’a pas fait une écriture, il a institué une église.
Il a confié sa Bonne Nouvelle, non pas à un document écrit, mais à “son église” : à la communauté de ses disciples.
L’église a existé quelque temps sans le Nouveau Testament, mais elle n’a jamais existé sans la “tradition”, c’est-à-dire, sans transmettre l’évangile reçu du Christ.
L’essentiel de cette “Tradition” venue du Christ a été mis par écrit, dans l’église, pendant la seconde moitié du premier siècle : c’est le Nouveau Testament.
Par la suite, c’est également l’église qui a établi la liste des livres inspirés (le Canon des Ecritures) et a demandé aux croyants de les recevoir comme “Parole de Dieu” au même titre que l’Ancien Testament.
On voit ainsi l’importance de l’église instituée par le Christ… et on comprend mieux la formule : “Je crois en l’église.”
L’église est objet de foi.

“Catholique” en grec profane signifie “universel”.
Ce terme n’est pas employé dans le Nouveau Testament, mais on le trouve, dès les années 110, dans la lettre de Saint Ignace d’Antioche aux Chrétiens de Smyrne : “Là où est le Christ Jésus, là est l’église catholique.” Ce qui laisse entendre que, partout dans le monde, l’église est le lieu de la présence et de la rencontre du Christ.

Ces mêmes Chrétiens de Smyrne, vers 160, font le récit du martyre de Saint Polycarpe, leur évêque, dans une lettre adressée : “à toutes les communautés de l’église catholique qui séjournent en tout lieu.”
Ce qui montre la conscience qu’ils ont déjà de l’universalité de l’église.
Mais le mot “catholique” a un autre sens : on le voit dans un passage qui fait allusion à “Polycarpe qui fut… l’évêque de l’église catholique de Smyrne”.
En parlant de l’ “église catholique de Smyrne”, il est évident qu’ils ne pensent pas simplement à l’église universelle, mais à ce qu’on peut appeler la véritable église, par opposition aux communautés séparées.
Il ne s’agit pas seulement de l’église présente dans la totalité de l’univers, mais aussi de l’église ayant gardé la totalité de l’héritage reçu du Christ.

C’est le sens qui nous vient spontanément à l’esprit quand nous parlons de l’église catholique… On voit, par cette lettre, que cette signification du mot “catholique” n’est pas récente : elle existait avant même le Credo.
C’est donc en ce sens également que le Symbole des Apôtres et celui de Constantinople nous demandent de croire en l’église catholique.

Que le Seigneur vous bénisse, lui qui aime son église.

JCP