Actes 21,17 – 28,31 (années 58 à 63)
Au terme de son troisième voyage missionnaire, Paul est bien accueilli par l’Église de Jérusalem : des Judéo-chrétiens observant la Loi de Moïse.
On lui fait part d’accusations circulant à son sujet : Paul pousserait les Juifs à abandonner la circoncision de leurs enfants… En fait il combattait surtout ceux qui la disaient nécessaire au salut et voulaient l’imposer aux païens !
Pour montrer son respect de la Loi, on l’invite à se joindre à quatre hommes ayant fait un vœu, selon un rituel qui devait se terminer, au bout de sept jours, par une offrande dans le Temple.
Mais, avant ce délai, des Juifs d’Ephèse reconnaissent Paul et l’accusent d’avoir profané le sanctuaire en faisant entrer un païen (Trophime un chrétien d’Ephèse)… ce qui provoque un émeute dans le Temple !
On traîne Paul hors de l’enceinte pour le tuer sans profaner le Temple !
L’esplanade du Temple est dominée par l’Antonia : une forteresse tenue par la garnison romaine.
Le Tribun intervient avec des soldats… Paul est sauvé… mais à partir de ce moment et jusqu’à la fin des Actes, il sera prisonnier des romains.
Le tribun, impressionné par Paul, l’autorise à prendre la parole… et la foule, l’entendant parler en araméen, fait silence. (Actes 21,17-40)
Il présente sa vie comme celle d’un Juif attaché à la Loi de Moïse, disciple de Gamaliel, persécuteur des chrétiens jusqu’à l’apparition du chemin de Damas. C’est le 2e récit de sa conversion dans le livre des Actes (22,5-21). Mais, pour être honnête, il dit enfin comment le Seigneur lui a annoncé l’incrédulité des Juifs et l’a envoyé porter l’Évangile aux païens… et, à ce moment, l’émeute reprend de plus belle !
Le Tribun ayant donné l’ordre de le flageller… Paul d’un air innocent, demande au centurion de service s’il peut flageller un citoyen romain !
Stupeur du centurion ! Le tribun vient en personne parler à Paul. Le lendemain, il convoque le Sanhédrin… il veut comprendre les raison de l’hostilité des Juifs contre Paul pour faire son rapport officiel. (Actes 22)
Paul tente d’affirmer son innocence, mais il a du mal à se faire entendre.
Connaissant les divisions internes au Sanhédrin, entre Pharisiens et Sadducéens, il se présente comme Pharisien, ayant foi en la résurrection.
Comme prévu, la discussion dégénère, et le tribun doit récupérer Paul avant qu’il ne soit mis en pièces !
Peu après, le Seigneur apparaît à Paul pour le rassurer et lui annoncer son séjour à Rome, ce qu’il désirait depuis longtemps (voir Rom. 15,22-29).
Apprenant un complot pour assassiner Paul, le Tribun le fait escorter, en pleine nuit jusqu’à Césarée, résidence du gouverneur Félix… il lui écrit que Paul n’a rien fait qui soit condamné par la loi romaine ! (Actes 23)
Sachant que les Romains craignent les révoltes juives continuelles, le Sanhédrin envoie un avocat qui présente Paul comme un agitateur.
Paul, qui connaît la loi romaine, répond que sa culpabilité ne peut pas être prouvée. Ceux qui l’accusent de profanation du Temple sont absents, et pour cause : ils n’ont pas de témoins !
Felix, qui est débauché, cruel et corrompu, possède tous les éléments pour acquitter Paul, mais, pour ne pas déplaire aux Juifs, il le garde prisonnier à Césarée pendant deux ans (de 58 à 60) : jusqu’à la fin de son mandat. Comme citoyen romain, Paul est traité humainement : il peut recevoir des visites, circuler enchaîné à un soldat, et exercer son ministère. (Actes 24)
Un nouveau gouverneur, Festus, convoque encore une fois les Juifs. Il s’attend à des accusations sérieuses, mais il est déçu : il ne s’agit que d’une dispute étrange à propos d’un certain Jésus qui a été tué et que Paul dit être vivant !
Paul, craignant un nouveau procès et un transfert à Jérusalem, en appelle au tribunal de César. De ce fait, Festus est dessaisi du procès.
Recevant la visite du roi Hérode Agrippa II, de culture juive, Festus convoque Paul pour qu’il s’explique une nouvelle fois, dans l’espoir de comprendre son cas et de trouver matière à son rapport. (Actes 25)
Paul rappelle sa fidélité au judaïsme, jusqu’à l’apparition du Christ ressuscité, ce qui est l’occasion du 3e récit de sa conversion (Act. 26,12-18).
Festus ne suit pas… Hérode Agrippa est un peu ébranlé. (Actes 26)
Voyage de captivité (60) et séjour à Rome (61-63).
L’appel à César permet à Paul d’aller à Rome sous la protection romaine. Le centurion Julius lui témoigne de la bienveillance tout au long du voyage. Ce passage est en “nous”, ce qui signifie que Luc est un témoin oculaire.
Après une tempête et un naufrage, ils passent l’hiver à Malte. (Actes 27)
Après l’hiver, ils parviennent en Italie : à Pouzzoles, une communauté chrétienne les accueille pendant une semaine.
Des frères de Rome viennent à sa rencontre jusqu’au Forum d’Appius, à 65 km de la ville, et Paul est rassuré sur l’accueil qui lui sera fait.
A Rome, il peut louer un logement en ville, attaché au bras gauche d’un soldat… entouré de disciples : Luc, Aquila et Priscille (cf. Rom. 16, 3).
Il convoque les notables Juifs et leur expose la foi : il leur explique qu’il a été contraint de faire appel à César, et qu’il ne veut pas nuire à son peuple. Pendant deux ans, il peut prêcher librement, aux Juifs et aux païens, sous la protection de l’armée romaine.
Faute d’accusateurs, il est possible que Paul ait été libéré sur un non-lieu, mais le livre des Actes des Apôtres s’arrête là. (Actes 28)
Luc ne raconte pas les dernières années de Paul : s’il fait sa biographie, après celle de Pierre, c’est avant tout pour écrire une histoire de la mission. Le livre des Actes a raconté comment l’évangélisation, partie de Jérusalem et du pays d’Israël, était parvenue à Rome, centre du monde païen, et Luc arrête là son récit.
Puisque ce livre est écrit pour nous, les païens, qui avons reçu cet immense cadeau de la Bonne Nouvelle, frères et sœurs, que Dieu vous bénisse, qu’il vous fasse brûler, comme Paul, du désir le transmettre.
JC.P.