“Je suis la vigne et vous êtes les sarments.” (Jn 15,5)
Dominicales n° 535 - 10 mai 2009 - 5e dimanche de Pâques (année B)
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“Je suis la vigne et vous êtes les sarments.” (Jn 15,5)

L’Église est un seul être et un seul Corps avec le Christ.
Cet enseignement de Paul se retrouve dans l’Évangile.
Seules les images sont différentes… Jésus, à la différence de Paul, les emprunte à la vie agricole : “Je suis la vigne et vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car en dehors de moi, vous ne pouvez rien
faire.” (Jn 15,5)
Notre relation au Christ n’est pas une juxtaposition ni une cohabitation avec une personne plus ou moins étrangère.
Être disciple du Christ, c’est être comme une branche qui ne fait qu’un avec le tronc, et reçoit de lui la sève de l’Esprit.
Cet Évangile de Jean a aussi une dimension pratique : il ne dit pas seulement ce qu’on est dans l’Église, mais ce qu’on fait quand on est uni au Christ : quels fruits on peut porter : “Restez attachés à moi, comme moi, je suis uni à vous. Un sarment ne peut
porter de fruit tout seul, sans être uni à la vigne; de même, vous ne pouvez pas porter du fruit si vous ne demeurez pas unis à moi.” (Jn 15,4). Porter du fruit, c’est croire, pratiquer les commandements de l’Évangile, aimer Dieu plus que tout, servir nos
frères, évangéliser !
La vie chrétienne, c’est tout cela… et faire tout cela, c’est devenir un être nouveau : c’est renaître à une vie nouvelle qui est une vie “dans le Christ”. Si nous croyons, si nous aimons, si nous pratiquons l’Évangile, c’est le signe et la manifestation de
notre incorporation au Christ et de notre communion avec lui : “Voici le commandement de Dieu : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Et celui qui est fidèle à ses commandements demeure en Dieu, et
Dieu en lui.” (I Jn 3,23-24)
Tout cela nous dépasse… non seulement parce qu’il y a des gens difficiles à aimer… mais parce que la charité est un don de l’Esprit qu’on ne peut pas s’approprier… mais qu’il faut, avant tout, recevoir par grâce.
C’est pourquoi Jésus ajoute : “Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et vous l’obtiendrez.” (Jn 15,7)
Cette prière de demande prend souvent la forme d’une prière de guérison : “Seigneur, guéris-moi… donne-moi ton Esprit de charité… qu’il me guérisse de ma difficulté à aimer.”
Ainsi, ces quelques lignes de l’Évangile de Jean nous révèlent, à la fois, quelle morale il faut mettre en pratique… quelle grâce il faut demander… et quelle création nouvelle l’Esprit accomplit en nous !
C’est, à la fois, un texte pratique sur la fidélité aux commandements et l’amour fraternel… mais un texte qui n’ignore pas que cette fidélité est un don, qu’il faut demander… et que l’aboutissement de tout cela consiste à devenir un seul être avec le Fils de
Dieu… une seule plante avec lui : “Je suis la vigne et vous êtes les sarments.”
JCP