“Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas.” (Jn 1,26)
Dominicales n° 405 - 11 décembre 2005 - 3ème dimanche de l'Avent (année B)
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“Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas.” (Jn 1,26)

Une parole de Jean Baptiste a frappé l’imagination de tous ceux qui l’ont rencontré… il disait, en parlant de Jésus : “Je ne suis pas digne de défaire la courroie de sa sandale.” (Jn 1,27)
Il n’y avait pas besoin d’être digne pour faire cette tâche d’esclave !
On peut imaginer l’étonnement des juifs en entendant celui qu’ils regardaient comme l’un des plus grands prophètes… se dire indigne de faire le travaille plus indigne !

Les juifs attendaient un Messie qu’ils imaginaient plus grand que les rois et que tous les prophètes !
Mais en entendant ces paroles de Jean Baptiste, ils ont dû penser qu’il manquait de mesure… “Pas digne de défaire sa sandale… Pff !” !
En fait, Jean Baptiste avait entrevu la vraie dimension du Christ !
Et quand ses auditeurs ont compris qu’il parlait sérieusement… ils ont dû avoir un certain recul… peut-être avoir peur… et se dire que le Messie, à ce niveau-là, serait inaccessible.

Mais Jean Baptiste a un deuxième message… et c’est là que Dieu nous surprend !
II disait : “Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas.”
Il n’est pas loin… il n’est pas inaccessible… il est au milieu de nous !
Mettons-nous à la place de Dieu… et imaginons que nous ayons décidé d’entrer en contact avec les hommes.
Quel genre de costume aurions-nous choisi ?… celui d’un général ?… d’un roi ou d’un empereur ?
Où trouver un costume qui ne soit pas dérisoire pour Dieu ? Celui d’un docteur de la Loi ou d’un prophète comme Jean Baptiste ?
Il choisit celui d’un artisan-menuisier-forgeron… expatrié en Galilée.
Jésus était là, au bord du Jourdain… avec son costume d’artisan… les gens regardaient autour d’eux… et se disaient : “Ce n’est pas lui” parce qu’ils le croyaient inaccessible ! Mais Dieu n’est pas inaccessible. Il est là : “Au milieu de vous se tient celui que
vous ne connaissez pas.”

Jean Baptiste a un troisième message : celui qu’il annonce, il nous dit comment le rencontrer.
Ceux qui avaient entendu cette parole : “Je ne suis pas digne de défaire sa sandale”… pensaient que pour atteindre le niveau d’un Messie de ce calibre, ils devraient s’élever considérablement !
Jean connaissait sa petitesse… et c’est sur sur ce chemin qu’il nous invite à le suivre. Celui qui n’a pas peur de voir clair en lui-même : de voir sa pauvreté et sa médiocrité… celui-là peut rencontrer le Fils de Dieu.
Le Messie lui-même nous dit : “Je ne suis pas venu pour des justes (des parfaits) mais pour des pécheurs.”
Il ne vient pas pour nous faire honte et nous enfoncer. Il vient comme un frère, plein d’amitié, de tendresse, de compréhension… il nous prend par la main pour nous conduire vers son Père.
Encore faut-il se laisser prendre par la main.

JCP