Jésus guérit un sourd-muet. Sa pauvreté est totale : il est dépendant, il ne vient pas de lui-même à Jésus, on le conduit jusqu’à lui, on parle pour lui… et Jésus l’accueille : il le prend à part, il s’occupe de lui, il prend du temps pour lui.
La tendresse de Dieu pour les pauvres est une chose qui nous est déjà révélée dans l’Ancien Testament, surtout dans les écrits des Prophètes.
Ce que les prophètes avaient compris, des siècles avant Jésus, ce que Saint Jacques rappelle avec insistance aux premiers chrétiens, nous avons toujours du mal à l’entendre et à l’accepter en vérité.
On peut se demander dans quelle mesure cela constitue une priorité dans nos activités, et quel pourcentage de notre vie est occupé par l’attention envers ceux qui sont dans la dépendance ou la souffrance ?
Saint Jacques a le sens du concret… il a le souci d’une foi qui agit. (Jc. 2,14) La foi ne peut sauver que si elle comporte un changement de vie : si elle aboutit à l’amour, non seulement en sentiments, mais en actes… en temps donné précisément à ceux dont on
a l’impression qu’ils nous font perdre notre temps.
Jacques nous raconte l’histoire du riche qui entre avec ses bagues plein les doigts et ses vêtements qui en jettent plein la vue… et du pauvre qui arrive en loques ! Il est possible qu’à notre époque ce genre de richesse tapageuse n’attire plus autant
d’estime… mais il est certain que le pauvre passera toujours inaperçu !
Nous qui prétendons être inspirés par des principes chrétiens, nous nous laissons éblouir par des comportements ou des réalités qui n’ont rien à voir avec ces principes… alors que les privilégiés de Dieu peuvent être indifférents à notre cœur et transparents à
notre regard.
“Dieu a choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde.” (Jc. 2,5) Il les a choisis : ils sont les élus de Dieu.
“Bienheureux ceux qui ont un cœur de pauvre, ils possèdent le Royaume de Dieu.” (Mt 5,3) “Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’auront aimé.” (Jc. 2,5)
Etre disciple du Christ, c’est partager ses sentiments envers ces privilégiés de Dieu… autrement notre attitude est un contre-témoignage : loin d’être des Apôtres, nous devenons un obstacle à la foi.
JCP