“Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai.” (Jn 2,19)
Dominicales n° 528 - 15 mars 2009 - 3e dimanche de Carême (année B)
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“Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai.” (Jn 2,19)

Jésus, comme autrefois les prophètes, avait parfois des paroles mystérieuses qui étaient une invitation à la réflexion.
Celle-ci a particulièrement surpris et choqué ses contemporains, mais elle annonçait une des révélations majeures de la Nouvelle Alliance : “Le Temple dont il parlait, écrit saint Jean, c’était son corps.” (Jn 2,21)
Pour désigner ce que nous appelons une “personne”, le terme habituel, dans le langage biblique, était le mot “corps”. On pourrait traduire ainsi le texte de saint Jean : “Le Temple dont il parlait, c’était lui en personne.”
Le Temple de Jérusalem, où les fils d’Israël venaient du monde entier en pèlerinage, était la demeure de Dieu en ce monde. Et le “Saint des Saints”, où seul le Grand Prêtre pénétrait une fois par an, était le lieu par excellence de la présence de Yahvé. On
devine le scandale de ses frères de race quand Jésus leur annonce la destruction de ce qui était au cœur de la vie religieuse d’Israël.
Il leur annonce une Alliance nouvelle tout entière centrée sur le mystère de sa personne. Dans l’Ancienne Alliance, il y avait un Temple où l’on priait et offrait des sacrifices… il y avait des victimes qui étaient offertes… et des prêtres qui offraient les
sacrifices.
Dans la Nouvelle Alliance le Christ lui-même prend la place de toutes les réalités qui constituaient la vie religieuse d’Israël : il est l’unique grand prêtre… il est la victime de l’unique sacrifice… et il est le Temple. Le lieu de la rencontre de Dieu n’est
plus un temple de pierres, mais “son corps” ou “sa personne” : c’est lui, le lieu de la rencontre de Dieu.
La rencontre du Christ est au cœur de la vie sacramentelle et de la vie de prière de ses disciples. C’est dans cette rencontre qu’ils trouvent la force de s’aimer comme des frères et d’être vraiment missionnaires : “Celui qui demeure en moi et en qui je
demeure, celui-là portera du fruit en abondance, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.” (Jn 15,5)
Chaque Sacrement est une rencontre du Christ : c’est pour cela qu’il les a donnés à son Église. Dans le Sacrement du Pardon, c’est lui qui pardonne les péchés, comme il pardonnait autrefois à ses premiers disciples ; et ceux qui regrettent en vérité, savent
qu’ils sont pardonnés.
Pour celui qui a commis un péché grave, ce Sacrement est comme la porte qui le réintroduit dans la grâce de son Baptême. Mais ce n’est pas seulement le Sacrement des péchés graves : c’est aussi un moyen de progrès spirituel pour tous ceux qui ont “faim et soif
de justice” ou de sainteté.
La confession d’un péché “véniel” est recommandée, et elle est, d’une certaine façon, plus difficile que celle d’un péché grave, dans la mesure où la grâce du Sacrement suppose que l’on ait le “ferme propos” de se mettre fin à ce péché. Une “confession de
routine” sans vrai désir de changement, n’a pas de sens ; mais celui qui prend vraiment la décision de se corriger de tel ou tel péché, grave ou non, reçoit de ce Sacrement une grâce de guérison et de progrès dans la sainteté.
JCP