« Ils racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux. » (Act. 14,27)
Dominicales n° 694 - 28 avril 2013 - 5e dimanche de Pâques (Année C)
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« Ils racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux. » (Act. 14,27)

Paul et Barnabé, après leur voyage apostolique en Asie Mineure, reviennent à Antioche de Syrie d’où ils étaient partis : « C’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient maintenant d’accomplir. » (Act. 14,26). Ils avaient été
confiés à la grâce de Dieu et envoyés en mission par l’Église.
Ceux qui avaient connu Paul dans sa jeunesse n’auraient jamais pu imaginer qu’il ferait un tel parcours. En tant que pharisien, fils de pharisien et docteur de la Loi, il considérait alors l’Évangile comme une déviation dangereuse pour la foi juive.
Les paroles de Jésus sur le chemin de Damas ont changé l’orientation de sa vie : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? » (Act. 9,4)
Après cette conversion plusieurs années se sont passées ; Paul est reparti dans son pays natal, à Tarse (au sud-est de la Turquie actuelle). Mais Barnabé a compris qu’un croyant d’une telle qualité était sous-employé, et il est allé le chercher à Tarse pour
qu’il l’aide dans son ministère à Antioche où les conversions des païens étaient nombreuses.
Par la suite, l’Église d’Antioche a envoyé Barnabé et Paul en mission. Pour saint Luc, qui écrit le livre des Actes des Apôtres, être envoyé par l’Église c’est être envoyé par l’Esprit : « Eux, donc, envoyés par le Saint Esprit … firent voile vers Chypre. »
(Act. 13,4)
Être Apôtre, c’est être un instrument visible de l’action de l’Esprit. Encore aujourd’hui, ce qu’on appelle une « vocation », c’est accepter de répondre à l’appel de Dieu.
Quand saint Paul se considère comme un Apôtre, ce n’est pas de l’orgueil ; il a simplement conscience d’avoir été choisi par Dieu.
Il n’a pas été choisi pour une vie facile. Saint Luc résume en une ligne son message aux Églises qu’il vient de fonder : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu. » (Act. 14,22). Cela résume ce qu’a été la vie de Paul :
une activité inlassable au service de l’Évangile.
La lecture de ce jour est le récit de son retour à Antioche de Syrie : « À leur arrivée, ayant réuni les membres de l’Église, ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux. » (Act. 14,27)
Quand Paul prêchait l’Évangile, il avait conscience de ne pas accomplir un projet personnel, mais d’être l’instrument de Dieu.
Comment être l’instrument de Dieu ?
La question se pose à deux niveaux : celui de la vérité ou de l’annonce de la Parole de Dieu, et celui de la sainteté ou du comportement.
Au plan de la vérité, on annonce la Parole non pas parce que certains aspects de l’Évangile nous conviennent, mais parce qu’elle est la Bonne Nouvelle de Dieu : parce qu’on a eu la chance de la recevoir et qu’on ne peut faire autrement que transmettre le
trésor qu’on a reçu.
C’est l’Esprit qui peut toucher les cœurs et les convertir, mais, pour cela, il nous est demandé d’annoncer fidèlement l’Évangile du Christ.
Mais ce qui convertit c’est aussi notre comportement. Ce qui constitue un témoignage, c’est d’abord l’amour : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez vous. » (Jn 13,34)
Aimer comme Jésus, c’est un amour qui donne, qui veut du bien, qui fait du bien, qui veut sauver et conduire les hommes à la vie éternelle, qui veut les sanctifier, et qui peut aller jusqu’à donner sa vie.
« Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13,35)
JCP