Il y a des divisions dans l’Eglise.
Il y a aussi des choses essentielles sur lesquelles tous devraient être d’accord.
Être tellement d’accord sur l’essentiel qu’on sera capable de considérer nos différences comme peu importantes !
Si nous n’y parvenons pas, c’est grave : nous ne répondons pas au désir du Christ exprimé dans cette prière, et nous ne sommes pas des témoins. Nous empêchons le monde de croire (Jn 17,21) ! Il n’est pas toujours facile d’être d’accord sur l’essentiel, parce
que nous sommes humains, que notre mélange d’orgueil, d’agressivité, d’ignorance et de préjugés fait que nous partons en guerre pour des choses qui ne le méritent pas vraiment … et que nous donnons trop d’importance à nos différences.
Ce qui est vrai aussi dans la vie d’une famille : ce qui brise ou rend difficile l’unité d’un couple ou d’une famille, ce sont souvent des querelles sur des sujets totalement insignifiants !
Il y a des différences dans l’Eglise, sur des sujets liés à la politique ou à des choix liturgiques … il y a des mouvements ou des groupes de prière qui ont des sensibilités différentes.
Mais on devrait pouvoir parler de tout cela sans s’entre-déchirer !
Il y a tellement de choses fondamentales qui nous unissent : notre foi commune, la priorité donnée aux personnes, c’est à dire la priorité donnée à l’amour, et donc, la priorité donnée à Dieu !
«Qu’ils soient un, Père, comme toi tu es en moi et moi en toi : qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.»
C’est le témoignage le plus parlant qu’on puisse donner … et nos divisions sont le contre-témoignage par excellence ! Et Jésus dit de nouveau : «Que leur unité soit parfaite : ainsi le monde saura que tu m’as envoyé.» (Jn 17,23)
Même dans l’Eglise, il y a des différences qui sont légitimes. Ce qui nous est demandé, ce n’est pas seulement de supporter ces différences, mais de nous aimer profondément dans le respect de ces différences.
«Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9) : non pas ceux qui font des discours sur la paix, mais ceux qui ont soif de paix et de concorde … et qui agissent : ceux qui cherchent à rapprocher les gens, à apaiser les tensions,
à créer les conditions d’une bonne entente.
Il y a, dans le Nouveau Testament, une lettre de Saint Jacques, et il a cette parole … qui est une parole de Dieu :
“Si quelqu’un se croit religieux, alors qu’il ne maîtrise pas sa langue, il se fait illusion, sa religion est sans valeur.” (Jc 1,26)
Il croit être disciple du Christ … mais il se fait illusion !
A l’inverse, si certains d’entre nous ont rencontré, dans leur entourage, des personnes qu’ils n’ont jamais entendu dire du mal … ils ont constaté qu’un tel comportement est un témoignage évident de foi et d’appartenance au Christ. Faut-il supposer que celui
qui maîtrise sa langue est parfait … que celui ou celle qui évite tout péché en parole est un saint ou une sainte ? La lettre de Saint Jacques le suggère !
Elle suggère, en tout cas, que l’habitude de dire du mal constitue un grave contre témoignage … qui peut détruire la foi et la vie chrétienne de nos proches. Si des enfants entendent constamment leurs parents dire du mal à tort et à travers … il ne faut pas
s’étonner qu’ils ne persévèrent pas dans la foi.
On a lu, il y a quelque temps, cette parole dans l’Evangile de Jean : “ C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous vous reconnaîtront pour mes disciples.” (Jn 13,35)
A l’inverse, toute parole qui exprime un manque d’amour est destructrice de notre communauté chrétienne … que ce soit au niveau de notre famille ou à celui de notre Paroisse.
Nous ne pouvons pas être d’accord sur tout ! Le droit à la différence existe, dans l’Eglise, peut-être plus qu’ailleurs !
Mais la différence est une chose … la critique inconsidérée et continuelle, est autre chose.
Celui qui maîtrise sa langue est parfait … et sa vie est un témoignage.
JCP