« La sagesse qui vient de Dieu » (Jacq. 3,17)
Dominicales n° 666 - 23 septembre 2012 - 25e dimanche du temps ordinaire (Année B)
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« La sagesse qui vient de Dieu » (Jacq. 3,17)

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Marc 9,35)
Celui qui a vraiment fait le choix de se faire serviteur est un être libre : en particulier, il est libre de toute jalousie.
« Frères, écrit saint Jacques, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. » (Jacq. 3,16)
Il ne s’agit pas tant de la jalousie conjugale que de la jalousie dans la vie en société ou dans la vie professionnelle.
La jalousie ne fait pas toujours de tort à celui qui est jalousé, mais elle est spécialement mauvaise pour celui qui est jaloux : c’est un péché et c’est une source de crampes d’estomac.
Certains se sont pourri la vie à cause de leur jalousie : leur vie professionnelle comme leur vie familiale.
Celui qui se veut serviteur est à l’abri de la jalousie : au lieu de se miner intérieurement, il saura se réjouir du bonheur des autres, de leurs qualités ou de leur réussite.
C’est ce que saint Jacques qualifie de « sagesse » : une « sagesse qui vient de Dieu ». « La sagesse qui vient de Dieu est d’abord droiture, et par la suite elle est paix, tolérance, compréhension ; elle est pleine de miséricorde et féconde en bienfaits, sans
partialité et sans hypocrisie. » (Jacq. 3,17)
Celui qui se veut serviteur sera évidemment désintéressé et, tout naturellement, il pratiquera la droiture dont parle saint Jacques.
Celui qui se veut serviteur ne cherchera pas à mettre en tort les personnes et à les enfoncer : il sera artisan de paix, de tolérance et de compréhension.
Jésus disait : « Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt 5,9)
Pour être fils de Dieu, il ne suffit pas d’avoir la foi et d’être baptisé, il faut également être artisan de paix : réconcilier les personnes, calmer les tensions, relativiser les conflits.
Celui qui est serviteur et désintéressé saura faire passer la bonne entente familiale avant les conflits d’intérêt et la bonne marche de son entreprise avant les rivalités de personnes.
Il est difficile d’établir un climat de justice, dans une famille ou dans une entreprise, en suscitant des conflits. On connaît les idéologies qui prétendaient faire naître la justice en attisant la haine sociale, et on a vu les fruits de mort et de régression
qu’elles ont portés dans nombre de pays.
Il est plus probable que c’est en établissant la paix et la compréhension, que l’on peut établir une justice véritable, que ce soit dans la société, dans les entreprises ou dans les familles.
Ce n’est pas simple : être artisan de paix demande du courage. Le risque existe d’être rejeté et incompris. C’est ce qui est arrivé à celui qui apportait la paix au monde : « Le Fils de l’homme sera livré aux mains des hommes et ils le tueront. » (Marc 9,31)
Il arrive aussi que les artisans de paix récoltent la justice qu’ils ont semée et jouissent de ses fruits : « C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. » (Jacq. 3,18)
Mais, quelle que soit sa réussite, celui qui est serviteur et artisan de paix donne l’un des plus beaux témoignages possibles de sa foi et de son appartenance au Christ.
JCP