Dans l’Evangile du “Bon Pasteur” (Jn 10), les voleurs et les bandits sont nombreux… mais le vrai berger est unique.
Dans l’Evangile comme dans l’Eglise, il y a un berger véritable, c’est le Christ.
On comprend pourquoi cet Evangile a été choisi pour cette journée de prière pour les vocations.
L’Eglise a besoin de pasteurs, non pas pour qu’ils se substituent à l’unique pasteur, mais pour qu’ils soient totalement à son service.
Il est possible que certains, parmi les jeunes, aient envisagé le sacerdoce ou la vie religieuse. C’est un choix qui peut faire un peu peur… non pas seulement aux parents, qui risquent de tomber raides en l’apprenant… il y a la peur de certains renoncements :
au mariage… à avoir des enfants… à une vocation professionnelle.
Il y a surtout la peur de se “planter”… de ne pas être à la hauteur… d’être indigne !
C’est pourquoi il faut se rappeler que, dans le ministère (le “service” du Christ et de son l’Evangile), il n’est pas demandé de séduire un public et d’être une vedette, mais au contraire de s’effacer derrière le Christ.
Il est demandé d’être l’instrument de sa parole et de sa présence… et les Sacrements facilitent grandement la tâche, puisque, dans chaque Sacrement, c’est le Christ qui est présent et agissant.
Tout le rôle du ministre des Sacrements est précisément de mettre chaque personne en relation avec le Christ.
On peut dire la même chose de l’annonce de l’Evangile… qui ne concerne pas seulement les vocations religieuses et sacerdotales, mais tous ceux qui acceptent de se consacrer à un service évangélique, que ce soit la catéchèse, la visite des malades, ou toute
autre activité dans l’Eglise.
On se demande parfois : “Est-ce que je saurai convaincre… trouver les mots… (et dans le domaine du catéchisme) est-ce que je saurai intéresser les enfants ?”
Eh bien, là aussi, que ce soient des enfants ou des adultes, évangéliser, c’est disparaître et laisser place à la Parole de Dieu.
Ce n’est pas nous qui pouvons convertir qui que ce soit, c’est l’Esprit qui convertit. Il s’agit donc de devenir un instrument de l’Esprit Saint, et, pour cela, de coller autant qu’on le peut au message de l’Evangile : le comprendre le mieux possible, mais
sans jamais l’arranger à notre façon.
On peut servir fidèlement l’Evangile, ou le trahir… on ne peut jamais l’améliorer !
On peut essayer de mieux comprendre l’Evangile, ce qui est, normalement, le rôle de la théologie, mais on peut pas l’améliorer !
Ce qui est rassurant !
Il n’est pas demandé aux “pasteurs” de l’Eglise d’être des surhommes, mais des “serviteurs” de la Parole et de s’effacer derrière l’unique Pasteur… de conduire les hommes jusqu’à lui, pour qu’ils le rencontrent et marchent à sa suite, lui, le Vrai Pasteur, qui
connaît par son nom chaque brebis.
JCP