“Si ton frère a commis un péché, va lui parler.” (Mt. 18,15)
Dominicales n° 504 - 7 septembre 2008 - 23ème dimanche du temps ordinaire (année A)
">
“Si ton frère a commis un péché, va lui parler.” (Mt. 18,15)

Saint Paul disait à Timothée : “Reprends, menace, exhorte, mais toujours avec patience, et avec le souci d’instruire.” (II.Tim.4,2) N’aie pas peur de dire ce que tu as à dire, mais avec patience; non pas dans un moment de mauvaise humeur, ou parce que ton
amour propre est blessé,  mais par amour et avec le souci de convaincre.
Et si ton frère ne veut pas t’entendre, dit Jésus, “considère-le comme un païen ou un publicain.” (Mt.18,17) Que veut-il dire ? Faut-il, comme dans les films des années 30, répudier sa fille ou son fils qui a commis une faute ?
La question n’est pas si simple. La tendance actuelle serait plutôt de ne rien dire : de tout tolérer et laisser faire. Une attitude que condamne Ezéchiel, tout comme Jésus ou Saint Paul.
Il faut avoir le courage de parler… ce qui n’est pas facile, en particulier avec des choses qui sont passées dans les moeurs !
Comment expliquer à des jeunes que la cohabitation ce n’est pas le mariage… à des moins jeunes que, s’ils sont mariés, ils doivent rester fidèles… ou pour prendre un autre exemple parmi les sujets qui fâchent : que l’avortement n’est pas une banalité !
Il faut parler à son frère, tout en sachant qu’ils n’écoutera peut-être pas. Jésus nous en avertit dans cet Évangile.
Mais que veut dire : le considérer comme un païen ou un publicain ? Faut-il lui faire la tête et ne plus lui parler ? C’était l’attitude des docteurs de la Loi, qui évitaient tout contact avec les pécheurs. Ce n’était pas l’attitude de Jésus. Il ne nous
demande pas d’éviter tout contact ! Si l’un de nos proches adopte un mode de vie en opposition avec l’Evangile, il nous demande d’essayer de lui ouvrir les yeux, avec patience et douceur, et le désir de convaincre.
Et si nos efforts échouent, lui dire éventuellement : “Tu es libre… tu fais ce que tu veux… mais ne prétends pas vivre en disciple du Christ.”
Notre société étale tous les vices; elle fait l’apologie de toutes les formes de perversion. Ce qui ne serait pas un problème s’il était bien entendu que ces perversions sont à l’opposé de la sainteté de la vie chrétienne.
Le problème, c’est qu’on essaye de nous dire que tout cela est sans importance… et qu’on peut être disciple du Christ sans se convertir.
Jésus ne nous demande pas de fermer la porte aux pécheurs… il ne l’a pas fait… et si on le faisait, on ne fréquenterait plus grand monde. Il nous demande de dire les choses… pas forcément de rabâcher… mais de les dire au moins une fois… c’est notre rôle de
disciple : cela fait partie du témoignage que nous devons donner de notre foi. “Si ton frère a commis un péché, va lui parler… montre-lui sa faute.” … et s’il accepte d’entendre, alors “tu auras gagné ton frère.” Sinon tu auras au moins fait ce que tu pouvais…
et peut-être va-t-il réfléchir, et quelque temps, ou quelques années après, il ouvrira son coeur à l’Evangile.
Etre prophète, dans le langage du Nouveau Testament, ce n’est pas prendre des airs inspirés… c’est simplement dire la Parole de Dieu. C’est notre mission de parent, de catéchiste, de curé d’une paroisse, ou simplement d’ami et de confident. C’est une chose que
Paul demande à chacun des disciples du Christ : dire la Parole de Dieu “à temps ou à contretemps” (II.Tim.4,2), mais toujours “avec douceur et le désir de convaincre.”
JCP