Frères et sœurs, permettez-moi de vous rappeler deux réflexions de Paul VI, qui, si elles disent vrai, nous concernent directement.
“Y aurait-il au fond une autre manière de livrer l’Évangile, que de transmettre à un autre sa propre expérience de la foi ?” (Evangelii nuntiandi, 46)
Il se pose et il nous pose la question, et on devine la réponse qu’il attend !
La réponse doit être nuancée, parce qu’il y a bien des façons de transmettre sa foi.
Paul VI ne veut pas dire que les confidences de personne à personne sur notre vie privée et notre expérience de la foi sont le seul témoignage valable… sinon il n’aurait pas écrit de “lettre apostolique” et il n’aurait pas dit cette phrase dans un texte qu’il adressait à tous les chrétiens !
Je suppose qu’il veut dire que tout enseignement de l’Évangile doit être un témoignage de la foi de celui qui parle.
Cela peut prendre les formes les plus diverses… mais si le témoignage personnel est absent, on ne peut pas parler d’évangélisation.
Je ne voudrais pas être désagréable… mais quand on relit certains programmes de catéchisme imaginés ces dernières décennies, on se demande comment la foi n’a pas complètement disparu !
Tout simplement parce que le programme n’est qu’un aspect des choses, et que les enfant retiennent davantage le témoignage de foi donné par celui qui les évangélise que le contenu du programme.
Bien sûr, c’est mieux si le programme est pétri d’Évangile et s’il est conforme à la foi de l’Église… mais, même s’il n’est pas parfait, ce qui compte avant tout, c’est qu’il soit l’occasion “de transmettre à un autre sa propre expérience de la foi.”
Vous voyez à quel point cela nous concerne.
Quant aux maîtres les plus remarquables, personne ne les écoutera s’ils ne sont pas également des témoins : “L’homme d’aujourd’hui écoute mieux les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins.” (Evangelii nuntiandi, 41)
Cela veut dire que la transmission de la foi est moins une affaire de spécialistes qu’une affaire de croyants.
Si les spécialistes peuvent aider les croyants à ne pas dire trop de bêtises, c’est mieux… mais les meilleurs théologiens sont avant tout des croyants et des témoins, et, en cela, ils ne sont pas meilleurs que les autres.
Il arrive souvent, dans l’Église, que des chrétiens apparemment modestes soient des croyants et des témoins de grande valeur.
Jésus disait : “Père, ce que tu as caché aux sages et aux intelligents, tu l’as révélé aux tout-petits.” (Mt 11,25)
L’évangélisation n’est pas la chasse gardée d’une certaine catégorie de croyants.
Tout croyant peut “transmettre à un autre sa propre expérience de la foi.” … et Paul VI pensait que c’est l’évangélisation par excellence.
“Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé.” (Mc 16,15-16)
Ce sont les dernières paroles de Jésus dans l’Évangile de saint Marc.
Annoncer l’Évangile, c’est le plus grand cadeau que l’on puisse faire à un homme : c’est lui offrir la salut éternel.
Il est possible de parvenir au salut sans connaître l’Évangile… Saint Paul le dit dans sa lettre aux Romains (ch. 2,5-14)… mais dans le monde qui nous entoure, beaucoup s’écartent du chemin du salut… et c’est pour cela que le Fils de Dieu, dans son immense amour, est venu à notre rencontre, s’est fait homme, et a donné sa vie pour notre salut.
C’est le message d’amour et de salut qu’il nous demande d’annoncer… et tous ceux qui accueilleront ce message seront sauvés… tous ceux qui accepteront de changer de vie… et de se laisser aimer et pardonner… seront sauvés.
C’est pourquoi évangéliser c’est sauver… c’est mettre des frères et sœurs en contact avec le Fils de Dieu.
Que le Seigneur vous bénisse et qu’il fasse de vous des témoins.
JC.P.
Évangéliser c’est sauver
116 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 5 janvier 2009
Évangéliser c’est sauver