« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé ce qui suit … » (Act. 15,28)
Éditorial n° 694a - 5 mai 2013 - 6e dimanche de Pâques (Année C)
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« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé ce qui suit … » (Act. 15,28)

On imagine parfois l’Église primitive comme une Église fraternelle, sans problèmes et sans hiérarchie : sans qu’une autorité détienne le pouvoir de trancher.
Cette Église était fraternelle, mais elle avait des problèmes, et elle avait une autorité pour les résoudre : celle des Apôtres et de leurs successeurs, et ils n’hésitaient pas : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé … »
Dès les premières années, l’Église était consciente de la présence de l’Esprit, et de l’assistance de l’Esprit, qui lui permettait de rester fidèle au message du Christ : « L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom … vous fera souvenir de tout ce que je
vous ai dit. » (Jn 14,26)
Cette promesse de Jésus n’est pas un aspect secondaire du message de l’Évangile ; sans cette promesse, notre foi ne serait pas véritablement la foi. Parce que la foi, ce n’est pas croire ce qui nous arrange, ce n’est pas prendre, dans la Bible, ce qui nous
convient, c’est s’en remettre à la Parole de Dieu.
Quand le Fils de Dieu parlait sur les routes de Palestine, sa parole était la Parole de Dieu. Mais supposons un instant qu’il n’ait rien fait pour qu’après lui, son message soit transmis fidèlement. Dans ce cas, pourquoi aurait-il donné un message ? Pourquoi
se serait-il fait homme ?
Si Jésus est vraiment le Fils de Dieu, il devait faire ce qu’il fallait pour que son message soit transmis jusqu’à la fin des temps… et ce qu’il a fait, c’est une Église. Et à cette Église, il a promis le Saint Esprit pour qu’elle reste dans la vérité :
« L’Esprit Saint … vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14,26)
Pourquoi cette vérité est-elle si importante ?
Parce qu’elle nous met en relation avec les personnes divines.
Ce n’est pas une vérité purement théorique : elle porte sur le Père, le Fils et l’Esprit, et donc sur des êtres concrets, et sur notre vie en relation avec ces trois personnes divines.
C’est également une vérité pratique, puisqu’elle porte sur le bien et le mal, sur ce qu’il faut faire et ne pas faire : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui … celui qui ne m’aime pas ne restera pas
fidèle à mes paroles. » (Jn 14,23-24)
Celui que remplit l’amour de Jésus Christ n’aura pas trop de mal à rester fidèle. Celui qui n’aime pas véritablement le Fils de Dieu aura bien du mal ! Ou bien il abandonnera, parce que la foi sans amour ne peut pas remplir une vie, ou bien il tiendra à la
force du poignet, mais il n’ira pas très loin dans l’intimité avec les personnes divines.
Voilà pourquoi la vérité dont parle ici Jésus est si importante : elle nous fait entrer dès maintenant dans la vie trinitaire : « Celui qui m’aime … restera fidèle à ma parole … mon Père l’aimera … nous viendrons demeurer auprès de lui … (avec) l’Esprit Saint
que le Père enverra en mon nom. » (Jn 14,23-26)
JCP