Les Juifs religieux sont des gens qui ont le sens de Dieu, pas seulement de la grandeur de Dieu, mais de l’amour de Dieu.
Ils ont même une formule qui nous étonne : ils parlent de l’amour de la Loi. “Combien j’aime ta Loi ! tout le jour, je la médite.”
Nous parlons moins facilement de l’amour de la Loi de Dieu : nous avons le sentiment que l’on n’aime pas une loi, on aime des gens, on aime Dieu parce qu’il est notre Père, on aime Jésus le Fils unique devenu frère des hommes.
Jésus donne ici deux commandements qui ne sont pas dans le Décalogue, mais qui donnent tout son sens au Décalogue, parce que les commandements, sans amour, seraient sans valeur.
On peut dire également qu’ils résument le Décalogue.
Si on aime Dieu par-dessus tout, il va de soi qu’on n’a pas d’autre dieu ou d’idole, qu’on ne fait pas de faux serment au nom de Dieu, et qu’on lui consacre le Sabbat (pour un Juif) ou le Dimanche (pour un chrétien).
C’est le minimum sans lequel on ne saurait prétendre aimer Dieu par-dessus tout.
Si on aime son prochain comme soi-même, il va de soi qu’on observe les six autres commandements, sinon on vit dans l’illusion : on parle d’amour, on croit aimer, mais ce n’est pas ce que l’Évangile appelle de l’amour.
C’était la réponse de Jésus à la question du jeune homme riche : “Que faut-il faire pour obtenir la vie éternelle ?”
Jésus lui répond : “Tu ne tueras pas. Tu ne feras pas d’adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne feras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère.” Tel est le chemin indiqué par Jésus lui-même pour parvenir à la vie éternelle : le minimum indispensable.
Pour celui qui a de l’amitié et de la sympathie pour les hommes qu’il rencontre, ces commandements vont de soi.
Pour celui qui aime, il est impensable de tromper sa femme ou son mari, d’être malhonnête, de détruire une réputation, d’être offensant envers ses parents.
Jésus, dans l’Évangile de saint Jean, nous dit comment l’amour est le secret d’une telle fidélité : “Celui qui m’aime observera mes commandements.” L’amour du Christ rend plus facile l’observance des commandements, parce qu’on les observe par amour.
Pour ne pas être injuste avec les Juifs religieux, il faut supposer que quand ils parlent de l’amour de la Loi, c’est en ce sens : on aime la Loi parce qu’elle vient de Dieu, parce qu’on aime celui qui nous l’a donnée ; et il nous l’a donnée par amour, parce
qu’il veut notre bien.
La Loi de l’Évangile n’est pas un carcan, c’est un cadeau : c’est le chemin qui nous introduit dans la vie éternelle.
Cette parole de Jésus : “Celui qui m’aime observera mes commandements”, veut dire que, pour celui qui possède en lui l’amour du Seigneur Jésus, tout le reste devient plus facile : la pratique des commandements va de soi.
JCP
“J’aime ta Loi.” (Psaume 119,97)
Dominicales n° 630 - 23 octobre 2011 - 30e dimanche du temps ordinaire (Année A)
“J’aime ta Loi.” (Psaume 119,97)