“Ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.” (Luc 20,36)
Dominicales n° 613 - 24 avril 2011 - Dimanche de Pâques (Année A)
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“Ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.” (Luc 20,36)

La résurrection est une vie tout autre : saint Paul s’efforce de nous le faire comprendre en multipliant les images, au long du chapitre 15 de sa première lettre aux Corinthiens. C’est une vie plus spirituelle que matérielle, non plus conditionnée par le corps
ou la vie animale, mais devenue une appartenance à cet autre univers qui est le monde de Dieu, de la gloire et de la vie éternelle.
C’est aussi l’enseignement de Jésus, dans le seul passage où il dit ce que sera notre résurrection (Luc 20,35-36) : “Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts … sont semblables aux Anges : ils sont fils de Dieu,
étant fils de la résurrection.” Ils appartiennent au monde des êtres spirituels (les Anges), mais ils sont, avant tout, semblables au Fils.
Le Christ, écrit saint Paul aux Romains (6,5), nous appelle à être “en communion avec lui … par une résurrection qui ressemblera à la sienne.” Si un homme est en communion avec le Fils, l’aboutissement de sa destinée est une résurrection semblable à la sienne.
Le Fils unique de Dieu s’étant fait homme, sa destinée humaine devait aboutir à une résurrection qui est aussi l’annonce de notre destinée : “les fils de la résurrection” étant également “fils de Dieu”. (Luc 20,36)
On peut dire que la résurrection sera l’accomplissement de notre destinée de fils de Dieu.
Il est vrai que nous sommes déjà enfants de Dieu : nous le sommes par le Baptême et par la foi, mais nous attendons que cette condition de fils adoptifs connaisse une plénitude et une dimension nouvelles.
Paul écrit : “La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu.” (Rom. 8,19)
Cette révélation, le Fils de Dieu ne l’a pas faite uniquement avec des mots, mais en accomplissant le premier cette vie nouvelle : en étant, comme dit saint Paul, “le premier-né d’une multitude de frères.” (Rom. 8,29)
On peut aussi remarquer que c’est seulement après sa résurrection que Jésus emploie le terme de “frères” pour parler de ses disciples : “Allez dire à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront.” (Mt 28,10)
Le ressuscité ne leur est pas étranger : il est leur frère et notre frère… non pas comme un égal, mais parce qu’il nous fait la grâce immense de nous faire entrer en communion avec lui… pour qu’avec lui nous soyons les enfants du Père et du Créateur de toutes
choses.
Dans l’Évangile de Jean, Jésus dit à Marie Madeleine : “Va trouver mes frères, et dis leur que je vais vers mon Dieu et votre Dieu, vers mon Père et votre Père.” (Jn 20,17)
Dès maintenant nous sommes les frères du ressuscité : son Père est devenu notre Père, mais la résurrection sera la plénitude de notre adoption filiale.
JCP