Le processus d’évangélisation – 6
136 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 21 septembre 2009
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Le processus d’évangélisation – 6

Frères et sœurs, nous avons abordé la semaine dernière un des moments importants de notre mission d’évangélisation, qui est l’invitation faite à nos frères d’être eux-mêmes missionnaires… et donc, pour certains d’entre eux, l’invitation à se joindre à nos cellules… à y trouver une communauté ecclésiale fraternelle et une règle de vie qui les aident à progresser dans la ferveur et à prendre au sérieux l’appel du Seigneur à évangéliser.
Il y a un point commun entre la Confirmation et le Sacrement de l’Ordre.
De même qu’on n’est pas ordonné pour soi-même, mais pour le service de la communauté, on est confirmé pour les autres, et non pas d’abord pour soi-même. On est confirmé pour être témoin, auprès des autres, de notre foi, et ainsi, les conduire vers le Christ.
Mais, de même qu’un prêtre qui annonce l’Évangile et exerce fidèlement son ministère progresse dans sa vie chrétienne… de la même façon, celui qui met en œuvre la grâce de sa Confirmation est transformé et sanctifié.
Si nous croyons que la règle de vie des cellules est une chance, dans la mesure où elle nous aide à prendre au sérieux la grâce de notre Confirmation, nous saurons, en temps voulu, proposer à d’autres cette chance, à la fois sans crainte et avec discernement.
La mission nous demande un peu de hardiesse… mais pas plus qu’à ceux et celles qui affichent des opinions et des comportements opposés au bien… et qui parviennent ainsi à faire évoluer les mœurs et les lois.
La hardiesse ne doit pas être le monopole de ceux qui propagent le mal.
Rappelez-vous les paroles de Paul VI  (Evangelii Nuntiandi, 80).
Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit, il s’agit de “proposer” l’Évangile, mais cette proposition demande une certaine détermination.
Le “cinquième niveau” du “processus d’évangélisation” est notre ministère d’accompagnement de celui qui vient de se joindre à nous, pour l’aider à participer à la vie de la cellule :
“on continuera à lui apporter notre aide pour qu’il apprenne à devenir, à son tour, missionnaire.”
Cette entraide au service de la mission est la raison d’être de nos cellules, et elle s’exerce constamment, entre tous ses membres.
En entendant, chaque semaine, comment tel ou tel a su donner un témoignage, apparemment très modeste, dans les circonstances les plus quotidiennes… chacun reçoit une aide irremplaçable.
Il arrive que certains soient tentés de dire : “Je ne vois jamais personne, je n’ai pas d’oikos !”… ce qui n’est évidemment pas possible !
Ils devraient dire plutôt : “Je ne vois pas mon oikos !”
Le témoignages de leurs frères et sœurs peuvent alors les aider à ouvrir les yeux, à voir ce qui est évident… et à devenir missionnaires d’une façon plus simple que ce qu’ils imaginaient.
Cette entraide dont nous avons toujours besoin, après des mois ou des années, est encore plus nécessaire à ceux qui viennent d’arriver.
Celui qui connaissait le nouveau venu, qui a commencé à l’évangéliser et qui l’a finalement invité dans la cellule, est heureux de ne plus être seul à le “porter”… et il peut s’appuyer sur le soutien de tous les frères.
Mais, en même temps, il ne doit pas se décharger trop vite de sa mission.
Même s’il doit savoir se faire discret, sa mission n’est jamais tout à fait achevée.
Par la suite, il aura peut-être le bonheur de voir ce frère aller plus loin que lui dans la générosité et dans le service de l’Évangile… c’est l’expérience que je fais moi-même dans nos rencontres du Samedi matin.
Un tel ministère signifie qu’ “on l’accompagnera dans son cheminement vers une vie de prière et d’amour fraternel plus intenses, et une disponibilité aux dons de l’Esprit Saint.”
Tout cela demande du doigté et de la discrétion… des encouragements plus que des reproches… des exemples plus que des discours.
“L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné”, écrit Saint Paul aux Romains (5,5).
Si nous ne savons pas reconnaître la foi et la charité qui sont en nous comme des dons de l’Esprit, nous risquons d’étouffer plus ou moins ces charismes et de rester des tièdes.
Si, au contraire, nous prenons conscience de la dureté naturelle de notre cœur… si nous avons faim et soif des dons de l’Esprit… et si nous savons reconnaître la présence de l’Esprit, à l’amour qu’il fait naître en nous… alors, nous serons de plus en plus dociles à l’Esprit… il fera grandir cet amour, et le rendra de plus en plus fervent.
C’est en ce sens que nous pouvons nous aider les uns les autres “vers une vie de prière et d’amour fraternel plus intenses, et une disponibilité aux dons de l’Esprit Saint.”
Ces dons de l’Esprit sont variés : “Il y a diversité de dons de la grâce, mais… tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui le met en œuvre, accordant à chacun des dons personnels divers, comme il veut.” (I Cor. 12,4 … 11)
Nous avons donc besoin les uns des autres pour reconnaître nos charismes particuliers… pour nous dire les uns aux autres : “Voilà ton charisme…”
C’est un encouragement qui peut changer la vie de nos frères.
Frères et sœurs, que Dieu vous bénisse… qu’il vous remplisse de l’Esprit.
JC.P.