Le mystère du mal
Dominicales n° 371 - 16 janvier 2005 - 2ème dimanche du temps ordinaire (année A)
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Le mystère du mal

Jean Baptiste résume en une phrase la mission de Jésus… il est : “l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.” (Jn 1,2)
Pourquoi une telle mission ?… Parce que le péché est le seul mal absolu.
C’est une immense peine de voir mourir quelqu’un qu’on aime… et quand on sait qu’un raz de marée a inondé des dizaines de pays et des centaines d’îles, et a fait 200.000 morts, si on a un peu de cœur, on ne peut pas rester indifférent.
Cependant, la seule chose qui doit nous faire vraiment peur, c’est le péché. C’est pour cela que Jésus est venu : pour enlever le péché du monde… parce que le péché peut nous détruire pour la vie éternelle.
Il ne dit pas que la mort n’est rien… mais le péché est plus grave.

C’est en vivant une grande catastrophe, qu’elle soit personnelle ou à l’échelle du monde, que bien des gens découvrent le problème du mal et se révoltent contre Dieu !
Ils savent que Jésus a dit des choses sur Dieu : que Dieu est amour, qu’il est notre Père… et ils croient avoir trouvé la grande objection à l’existence de Dieu ! Si Dieu est amour, pourquoi n’empêche-t-il pas les raz de marée… pourquoi n’a-t-il pas empêché ma
mère, ou mon enfant, de mourir ?
Ils découvrent le problème du mal… ils croient que Jésus l’a ignoré… et ils pensent perdre la foi !

Lorsque ces gens sont dans la peine, on peut seulement les écouter… mais on aimerait pouvoir leur dire : “Ce n’est pas la foi que vous avez perdu… c’est l’idée que vous vous faisiez de Dieu !”
“Si votre foi était celle qui vient du Christ, vous sauriez que le problème du mal, de la souffrance et de la mort, est partout présent dans l’Evangile.”

En disant : “Voici l’agneau de Dieu…” Jean Baptiste entrevoit que pour enlever le péché du monde, Jésus va donner sa vie, comme un agneau offert en sacrifice.
Le problème du mal, Jésus ne connaît que ça… et il ne s’est pas contenté d’en parler : il est allé jusqu’au bout de la souffrance et de la mort !

Quand Jésus meurt sur la croix, lui, le Fils bien aimé de Dieu… il nous fait comprendre que nous aussi nous aurons à souffrir et à mourir… et que, nous aussi, Dieu nous aime comme ses enfants.
Jésus nous fait comprendre que la souffrance, ce n’est pas le plus grave… le plus grave, c’est le péché… et il est prêt à donner sa vie pour nos péchés.

Les hommes ne sont pas logiques !
Quand on leur raconte un vrai miracle : un signe de Dieu et de son amour, ils veulent, à tout prix, trouver une explication naturelle !
Par contre, quand il y a un tremblement de terre, alors que l’explication naturelle est évidente, ils prétendent y voir le signe ou la preuve que Dieu n’aime pas  !

On n’aimerait pas que Dieu change les lois de la nature tous les matins, mais on voudrait qu’il les change de temps en temps… quand c’est trop grave !
On voudrait que Dieu soit à notre service… comme les bons génies des contes de fées qu’on fait sortir de leur boîte chaque fois qu’on en a besoin !
En vérité, le Dieu que Jésus nous révèle n’est pas une sorte génie à notre service… c’est Seigneur du ciel et de la terre… on ne lui dit pas : “Fais ci… fais ça !” comme à son chien.
Il ne change pas, autant qu’on le voudrait, les lois de la nature… et pourtant, il nous aime avec tendresse… il nous dit : “Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés.” (Mt 5,5)… Et ceux qui pleurent, il les prend dans ses bras !
Il nous dit : “Bienheureux si on vous persécute à cause de moi… votre récompense sera grande dans les cieux.” (Mt 5,11-12)
Il nous dit : “Bienheureux les miséricordieux.” (Mt 5,7)… et il nous demande, quand nous voyons nos frères qui pleurent, de les prendre dans nos bras.

JCP