“Ils sont semblables aux Anges : ils sont fils de Dieu, étant héritiers de la résurrection.” (Luc 20,36)
Dominicales n° 362 - 7 novembre 2004 : 32ème dimanche du temps ordinaire (année C)
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“Ils sont semblables aux Anges : ils sont fils de Dieu, étant héritiers de la résurrection.” (Luc 20,36)

Qui étaient ces gens qui ne croyaient pas à la résurrection, prenant plaisir à polémiquer sur le sujet… inventant des exemples de cas extrêmes pour ridiculiser une telle foi ?

On sait que les pharisiens, qui étaient des laïcs très religieux, croyaient à la résurrection.
Les sadducéens, qui étaient l’aristocratie sacerdotale d’Israël, étaient beaucoup moins religieux et passablement corrompus.
Ils avaient la foi… mais ils ne reconnaissaient, comme Parole de Dieu, que la “Loi de Moïse”, c’est à dire le Pentateuque, qui ne parle pas de résurrection.
Ils rejetaient également toute croyance dans une vie et un bonheur éternels.

La réponse de Jésus, qui leur cite le Pentateuque, porte sur deux points :
Les Saints du passé : Abraham, Isaac, et Jacob… sont vivants, maintenant, d’une vie éternelle… et, d’autre part, ils doivent ressusciter au terme de l’histoire : « les morts doivent ressusciter… » (Luc 20,37)
On trouve le même enseignement dans l’Evangile de Jean : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang possède la vie éternelle (maintenant) et moi je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn. 6,54)

Les Sadducéens rejettent la conception courante et très matérielle de la résurrection, que beaucoup imaginaient comme un recommencement de notre existence actuelle !
Jésus, pas plus que les Sadducéens, ne croit à une telle résurrection !
Il précise que la vie qui nous est promise est tout autre… elle exclut la dimension animale de notre condition actuelle : les élus seront “semblables aux Anges : ils sont fils de Dieu, étant héritiers de la résurrection.” (Luc 20,36)

Jésus admet, avec les Sadducéens, que le côté charnel de l’amour conjugal n’existera plus. Mais il va de soi que l’amour aura toute sa place. Il sera l’essentiel de cette vie nouvelle… non pas seulement l’amour de Dieu… mais aussi l’amour mutuel de tous ceux
qui communieront à la même vie de fils de Dieu.
Sur terre comme au Ciel, il nous est impossible d’être enfants de Dieu sans être frères les uns des autres.
C’est le mystère de la “Communion des Saints”.

Il nous est difficile d’imaginer tous les aspects de cette vie qui nous est promise, mais l’Evangile nous dit ce qu’elle sera, pour l’essentiel : une communion… une vie consistant à aimer… et à être “fils de Dieu” (Luc 20,36).

JCP