Le grand commandement, celui qui dit l’essentiel de la Parole de Dieu, était déjà dans le livre du Deutéronome, plus de 600 ans avant Jésus : “Ecoute, Israël… Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, et de toute ta force.” (Dt. 6,4-
5)
La ferveur de ces paroles montre que la religion d’Israël n’est pas un simple légalisme… c’est bien l’amour de Dieu qui fait vivre les Juifs religieux.
Cela signifie que le commandement principal de l’Evangile n’est pas une nouveauté : de tout ce que le Fils de Dieu est venu nous dire, le plus important était déjà dans l’Ancien Testament… c’était connu des scribes et de tous les fils d’Israël depuis des
siècles.
Ce que Dieu nous demande, c’est de lui donner la priorité.
Il est impensable de dire : “Je n’ai pas le temps de prier”… parce qu’aimer c’est donner du temps… et prier, c’est faire la rencontre de Dieu. L’adoration est un cœur à coeur avec Dieu.
On ne peut pas opposer l’amour du prochain et ce temps donné à Dieu, dans la prière personnelle comme dans l’Eucharistie.
Ce temps de rencontre du Christ est un moyen privilégié de trouver la force d’aimer au quotidien… et ainsi, de faire rayonner sa foi.
Notre amour de Dieu est source d’amour fraternel… et, à l’inverse, notre amour fraternel est le testqui nous permet d’évaluer la qualité et la vérité de notre amour de Dieu.
Sur ce point, le message de Jésus est une nouveauté par rapport à l’Ancien Testament : celui qui n’aime pas ses proches ne peut pas aimer Dieu… il se fait l’illusion sur sa relation à Dieu.
Il semble que le scribe qui s’adresse à Jésus avait compris cela… il avait compris que les deux étaient indissociables.
Il dit à Jésus : “Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, cela vaut mieux que tous les holocaustes et sacrifices.” (Mc. 12,33)
Il faut remarquer également que Jésus n’oppose pasl’amour et les autres commandements.
Nos contemporains sont tentés par ce genre d’opposition. On oppose une religion des commandements à une religion de l’amour… on oppose aussi l’amour du prochain à l’amour de Dieu… en insistant sur l’amour du prochain… pour se dispenser de la prière et des
Sacrements.
Cette religion-là n’est pas celle de l’Evangile.
Jésus nous met en garde contre de telles, oppositions, qui sont des alibis pour se dispenser de tel ou tel aspect de l’Evangile !
Amour de Dieu et amour fraternel sont indissociables… comme l’amour et les commandements sont indissociables.
C’est une chose qui revient souvent dans l’Evangile de Saint Jean : “Celui qui connaît mes commandements et qui les observe,dit Jésus, c’est celui-là qui m’aime.” (Jn 14,21)
Et celui qui vit dans cette double fidélité à l’amour et aux commandements sait qu’il est habitépar les personnes divines.
Cette double fidélité est le signede leur présence : “Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure.” (Jn 14,23)
JCP