Les douze Commandements
Dominicales n° 399 - 23 octobre 2005 - 30ème dimanche du temps ordinaire (année A)
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Les douze Commandements

Il y a quelques mois, pendant une rencontre de préparation au Baptême avec des enfants de 9-10 ans, où il était question de la renonciation au péché, la conversation vint sur les Commandements de Dieu.
Je demandai aux enfants s’ils en connaissaient… ou s’il savaient combien il y a de Commandements ! Ils n’en connaissaient pas… mais l’un d’eux proposa un chiffre : “Douze.”
Les adultes présents eurent un sourire indulgent… la plupart d’entre eux n’auraient pas pu en citer plus de deux ou trois… mais chacun sait, pensaient-ils, qu’il y a dix Commandements.
Ils n’avaient donc pas lu l’Evangile de ce jour (Mt 22,34-40) où Jésus cite deux Commandements qui sont absents de la liste des dix (Exode 20,3-17).

Dans cette liste, aucun des commandements ne parle de l’amour.
Jésus ne les rejette en aucune façon, mais il cite, dans cet Evangile, deux commandements qui étaient présents dans l’Ancien Testament sans faire partie du Décalogue : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force”, qui
vient du livre du Deutéronome (6,5)… et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, qui est tiré du livre du Lévitique (19,18).
En parlant de “douze Commandements”, l’enfant, sans le vouloir, rejoignait ainsi l’un des enseignements essentiels de l’Evangile.

On peut d’ailleurs se demander en quoi ces paroles de Jésus sont originales… puisqu’il ne fait que citer l’Ancien Testament !
Les docteurs de la Loi lui avaient posé cette question : «Quel est le grand commandement ? »
Jésus ne se contente pas de répondre que c’est l’amour de Dieu et l’amour des hommes… il ajoute quelque chose qu’on ne lui demandait pas ! Il enseigne que “la Loi et les Prophètes”, c’est à dire toute la révélation divine, est suspendue à ce double
commandement.
Ce qui veut dire que la “morale” n’est pas un aspect secondaire de son message. Jésus donne là une loi morale qui est, affirme-t-il, l’essentiel de toute la révélation.
L’Evangile n’est pas d’abord une foi… et accessoirement une morale ! C’est plutôt le contraire… même Saint Paul : le plus intellectuel de Apôtres le dit à sa façon :
«J’aurais beau avoir une foi à transporter le montagnes… si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien !» (1 Cor 13,2)

L’autre, nouveauté de l’enseignement de Jésus, c’est que le second Commandement est semblable au premier, de sorte que notre amour fraternel est le signe infaillible, ou le “test”, de la valeur de notre vie spirituelle.
Il n’est pas facile de tester notre amour de Dieu… mais il est facile de tester, chaque jour, notre patience : dans les relations familiales…
scolaires… professionnelles… en voiture !
Il est facile de tester notre disponibilité… notre bienveillance… et ainsi de mesurer ou d’évaluer la qualité de notre amour de Dieu.

JCP