« Il courut se jeter à son cou » (Lc 15,20)
Dominicales n° 568 - 14 mars 2010 - 4e dimanche de Carême (Année C)
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« Il courut se jeter à son cou » (Lc 15,20)

Lorsque le fils indigne décide de revenir auprès de son père, il imagine tout un discours et il se le répète sur la route.
Mais quand il arrive, son père ne le laisse pas réciter son texte.
Son père ne l’attend pas au tournant… il ne profite pas de la situation pour lui faire la leçon… il ne fait pas attendre son pardon pour mieux faire sentir la gravité du péché !
Depuis le premier jour, il attendait le retour de son fils et le guettait continuellement, et dès qu’il l’aperçoit, il court se jeter dans ses bras !
Les auditeurs de Jésus doivent penser que ce père n’a aucune dignité !
Un père qui laisse une telle liberté, qui ne fait aucun reproche, et qui pardonne aussi totalement… ce n’est pas une histoire crédible.
On pourrait penser que c’est une mauvaise parabole : elle ne s’appuie pas sur l’observation de la réalité.
Ce sont des comportements et des sentiments qui ne correspondent à rien dans la vie courante !
En fait, Jésus veut nous révéler les sentiments de Dieu ! Et pour cela, il imagine un personnage et un comportement que personne n’aurait imaginé !
Dieu est un Père qui est à l’affût du premier signe de conversion… qui n’a pas d’autre désir que de pardonner … mais qui ne peut pas pardonner sans que nous acceptions ou désirions son pardon !
Parce qu’il a un respect total de notre liberté, il ne veut pas et ne peut pas nous pardonner malgré nous !
Mais si nous tombons à ses pieds pour nous reconnaître pécheurs… non seulement il nous pardonne… mais il nous rend la condition de fils que nous avions reçue à notre Baptême :
«Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds … mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie, il était perdu, et il est retrouvé.» (Luc 15,22-24)
JCP