“Dieu a envoyé son Fils, pour que, par lui, le monde soit sauvé.” (Jn 3,17)
Dominicales n° 621 - 19 juin 2011 - Fête de la Sainte Trinité (Année A)
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“Dieu a envoyé son Fils, pour que, par lui, le monde soit sauvé.” (Jn 3,17)

“Celui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.” (Jn 3,18) Il s’agit sans doute de ceux rejettent la foi parce qu’ils refusent toute remise en question : ils n’aiment pas trop s’entendre dire qu’ils sont
pécheurs !
Ils se demandent comment les chrétiens peuvent se frapper la poitrine tous les dimanches et se reconnaître pécheurs !
Par contre, la presse et la télévision ne cessent pas, semaine après semaine, de dénoncer le péché des autres, et personne ne s’en fatigue !
Rien de plus alléchant qu’un article sur la délinquance, sur la corruption des gens au pouvoir, sur les perversions les plus diverses !
Les péchés des autres, c’est un régal !
Mais l’Évangile nous dit : “Oublie un peu les péchés des autres. Ne juge pas trop, cela t’évitera d’être jugé ! Ton vrai problème, c’est toi : c’est ton manque d’honnêteté et de pureté, ton égoïsme, ta dureté avec tes frères, et ton indifférence à leurs
peines.”
Et là, on lève les bras au ciel, et on dit qu’on est traumatisé !
On n’est pas traumatisé par les horreurs qu’on regarde à la télé tous les soirs, mais si on nous fait un peu la morale, là, on est traumatisé !
En fait, Dieu ne veut pas nous traumatiser, il veut nous sauver : “Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.” (Jn 3,17). Il est difficile de trouver un message plus apaisant et plus
miséricordieux.
Dieu n’est pas dangereux. Le Christ ne rejette personne : il est venu pour sauver, et non pas pour condamner !
Et pourtant, le danger existe : il vient de nous. La seule personne au monde qui constitue une menace pour chacun d’entre nous, c’est nous-mêmes. Aucune puissance de cet univers ne peut détruire la vie d’enfant de Dieu reçue à notre Baptême, mais nous le
pouvons.
C’est pourquoi la profession de foi baptismale comporte deux parties : une profession de foi dans les trois personnes divines… mais, avant cela, une renonciation au péché.
La fête de la Trinité est la fête des baptisés. Si la Trinité nous est révélée, c’est parce que la foi et le Baptême nous font entrer dans la vie des trois personnes divines.
Mais avant toute profession de foi baptismale, il y a la renonciation au péché, qui est le seul obstacle à la vie trinitaire.
Si un danger existe en ce monde, il est dans notre cœur. Du côté de Dieu, on ne trouve que l’amour et le pardon. C’est pourquoi Jésus nous supplie de nous laisser pardonner.
Pourquoi avoir choisi cet Évangile pour la fête de la Trinité ? Parce que la vie éternelle n’est autre que la vie trinitaire : c’est entrer dans la communion éternelle des trois personnes divines.
Et le lieu privilégié, où chacun de nous entre en contact avec la vie éternelle, c’est l’Eucharistie : “Celui qui mange mon corps et boit mon sang possède la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour.” (Jn 6,54)
La raison d’être de l’Eucharistie, c’est que nous, les chrétiens, nous devenions un seul corps ou un seul être avec le Christ. S’il nous a donné ce Sacrement, c’est pour que nous devenions fils de Dieu avec lui.
Si nous recevons le corps du Christ, c’est pour devenir corps du Christ (I Cor. 10,17). Ce message de Paul rejoint l’Évangile de Jean : “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi, tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il
obtiendra la vie éternelle.” (Jn 3,16)
JCP