Ce que le pape Jean Paul II appelait la “nouvelle évangélisation” n’était pas un message nouveau, mais une prise de conscience de l’urgence de l’évangélisation. Ce n’est pas une activité facultative réservée à quelques-uns, mais une fonction essentielle de
l’Église du Christ. Jean Paul II ne faisait que reprendre l’enseignement de Paul VI :
“La tâche d’évangéliser tous les hommes constitue la mission essentielle de l’Église, tâche et mission que les mutations de la société actuelle ne rendent que plus urgentes. Évangéliser est, en effet, la grâce et la vocation propre de l’Église, son identité la
plus profonde. Elle existe pour évangéliser.” (Evangelii Nuntiandi, 14)
“L’évangélisation n’est pas pour l’Église une contribution facultative : c’est le devoir qui lui incombe, par mandat du Seigneur Jésus, afin que les hommes puissent croire et être sauvés. Oui, ce message est nécessaire. Il est unique. Il ne saurait être
remplacé. Il ne souffre ni indifférence, ni syncrétisme, ni accommodation. C’est le salut des hommes qui est en cause.” (Evangelii Nuntiandi, 5)
“C’est pourquoi, à côté de la proclamation de l’Évangile sous forme générale, l’autre forme de sa transmission, de personne à personne, reste essentielle … Y aurait-il au fond une autre manière de livrer l’Évangile, que de transmettre à un autre sa propre
expérience de la foi ?” (Evangelii Nuntiandi, 46)
Paul VI lui-même était fidèle au message du concile Vatican II.
Le concile rappelait que les chrétiens (et pas seulement les prêtres) ont une mission proprement apostolique (un “apostolat”) qu’ils tiennent des Sacrements (Baptême et Confirmation), et donc du Christ lui-même :
“L’apostolat des laïcs est une participation à la mission salutaire elle-même de l’Église : à cet apostolat, tous sont députés par le Seigneur lui-même en vertu du Baptême et de la Confirmation.” (Lumen Gentium, 33)
Un mission reçue d’un Sacrement est une mission que l’on a reçue du Christ. Les baptisés ont donc un devoir d’annoncer l’Évangile :
“Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ Chef le devoir et le droit d’être apôtres. Insérés qu’ils sont par le Baptême dans le Corps Mystique du Christ, fortifiés grâce à la Confirmation par la puissance du Saint Esprit, c’est le Seigneur lui-même
qui les députe à l’apostolat.” (Décret sur l’apostolat des laïcs, 3)
La plupart des hommes ne pourront connaître l’Évangile que par le témoignage des chrétiens de leur entourage habituel :
“Ils doivent aussi répandre la foi du Christ parmi ceux auxquels ils sont liés par la vie et la profession ; cette obligation s’impose d’autant plus que le plus grand nombre des hommes ne peuvent entendre l’Évangile et connaître le Christ que par les laïcs
proches d’eux.”
(Décret sur l’activité missionnaire de l’Église, 21)
C’est pourquoi le concile ajoute que cette mission des laïc n’est pas facultative. Ils ont une obligation de transmettre l’Évangile :
“Les fidèles … après avoir été régénérés (c’est-à-dire, baptisés) pour devenir enfants de Dieu, sont tenus de professer devant les hommes la foi qu’ils ont reçue de Dieu par l’Église, à laquelle le sacrement de Confirmation les unit plus étroitement grâce à
l’Esprit Saint qui les enrichit d’une force particulière.
Ainsi se trouvent-ils plus strictement obligés de répandre la foi et de la défendre par la parole et par l’action, comme de véritables témoins du Christ.” (Lumen Gentium, 11)
Cette “obligation” d’évangéliser est mise en œuvre par les parents avec leurs enfants, mais aussi les catéchistes, ceux qui invitent leurs proches à un parcours Alpha… et de tous les chrétiens qui témoignent de leur foi.
JCP
“La nouvelle évangélisation”
Dominicales n° 623 - 4 septembre 2011 - 23e dimanche du temps ordinaire (Année A)
“La nouvelle évangélisation”