Dans sa lettre aux Romains, saint Paul a conscience d’avoir été choisi par Dieu pour annoncer le mystère du Christ : “ce mystère qui est maintenant révélé … qui était resté dans le silence depuis toujours, mais qui est aujourd’hui manifesté.”
Un mystère, dans notre langage courant, c’est quelque chose qu’on ne peut pas comprendre et qu’on ne comprendra jamais. Dans le langage de saint Paul, c’est une chose que les hommes n’auraient pas pu comprendre par eux-mêmes, mais que Dieu leur a révélée.
Le mystère de Jésus Christ, c’est-à-dire l’existence d’une personne divine vivant auprès du Père depuis tous les siècles, est un secret que n’avaient soupçonné aucun des prophètes de l’Ancien Testament. Mais ce secret de Dieu nous a été manifesté en Jésus de
Nazareth.
Cet accomplissement du projet éternel de Dieu que saint Paul annonce avec une grande solennité… saint Luc le raconte dans l’Évangile : dans l’épisode de l’Annonce à Marie.
Avant la manifestation au monde du Fils de Dieu, il y a eu une première manifestation, plus discrète, dans un village obscur de Galilée, à celle qui avait été choisie pour être sa mère.
Même si cet Évangile n’est pas un récit mot à mot de ce qui s’est passé en ces jours-là, il serait paradoxal de supposer que Marie n’ait eu aucune révélation du mystère qui s’accomplissait en elle, et qui devait être manifesté au monde.
Être la mère du Messie, et plus encore du Fils de Dieu, c’est, parmi toutes les vocations reçues par un être humain, la plus remarquable : c’est un appel de Dieu qui demandait une réponse.
Tous les prophètes de l’Ancien Testament avaient conscience d’être appelés par Dieu et de dire des Paroles de Dieu, et ils ont accepté librement leur mission.
On voit, dans cet Évangile, que la réponse de Marie est également la réponse d’un être libre : “Que tout se fasse pour moi selon ta parole.”
Elle a répondu à l’appel de Dieu, en ce qui concerne sa virginité, et en ce qui concerne sa sainteté.
Le fait que Jésus soit né d’une vierge n’est pas un aspect secondaire de notre foi, c’est un enseignement qui est présent dans les plus anciennes professions de foi, telles que le “Symbole des Apôtres” : “Je crois en Jésus Christ … qui a été conçu du Saint
Esprit, est né de la vierge Marie.”
C’est un dogme de foi qui concerne Marie, mais aussi la personne du Christ. Toute sa personnalité se définit par sa relation à Dieu, qui est celle d’un fils. Quand il parle de Dieu il l’appelle : “Mon Père.” C’est à Dieu seul qu’il peut dire : “Mon Père.”
Cet Évangile nous révèle également la sainteté de Marie, dès les premières paroles de l’Envoyé de Dieu : “Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.”
La première parole de Dieu qui est adressée à Marie, la définit comme celle qui est comblée de grâce : c’est sa vocation. Celle qui devait donner au monde le Fils de Dieu a été sans péché.
Le péché est la seule chose qui puisse empêcher les hommes d’être fils de Dieu : c’est le seul obstacle à la vie éternelle.
Pour nous donner la filiation adoptive, le Fils unique nous a rachetés du péché… il a voulu aussi naître d’une femme qui était sans péché.
JCP
“Le mystère qui est maintenant révélé” (Rom. 16,25)
Dominicales n° 637 - 18 décembre 2011 - 3e dimanche de l'Avent (Année B)
“Le mystère qui est maintenant révélé” (Rom. 16,25)