“C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager devant toi.” (Mt 11,10)
Dominicales n° 597 - 12 décembre 2010 - 3e dimanche de l'Avent (année A)
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“C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager devant toi.” (Mt 11,10)

Jean Baptiste avait un prestige et une sainteté immenses. Il n’avait peur de rien. Hérode Antipas avait pris la femme de son frère, et Jean Baptiste n’a pas craint de lui dire en public que c’était un péché… ce qui lui coûtera la vie.
Jésus explique qui est Jean Baptiste, et il explique sa grandeur. Pour cela il utilise un passage du prophète Malachie :
“Qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? … un prophète … et plus qu’un prophète … c’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager devant toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi.” (Mt 11,9-10)
Malachie disait qu’à la fin des temps le prophète Élie reviendrait pour préparer la venue de Dieu : la venue de Yahvé en personne. Élie serait le précurseur de Yahvé.
Et Jésus nous dit : celui que vous attendiez est déjà venu… le nouvel Élie, le précurseur de Dieu, c’est Jean Baptiste.
Vous me direz : “Mais Jean Baptiste n’est pas le précurseur de Dieu, c’est le précurseur de Jésus !”
Mais, précisément, Jésus veut nous faire comprendre que c’est lui, en personne qui accomplit cette parole de Malachie, et que sa venue dans le monde, est la venue de Dieu. Et si Jean Baptiste prend la place d’Élie, cela veut dire que Jésus prend la place de
Yahvé, et qu’avec Jésus de Nazareth, c’est Dieu qui s’est fait proche des hommes. Jésus, c’est Dieu parmi nous.
Tout le monde, en Israël, connaissait ce procédé littéraire, que l’on appelle une “réinterprétation” : un procédé qui revient constamment dans les Évangiles et les lettres de saint Paul, et qui consiste à parler de Jésus en utilisant un texte de l’Ancien
Testament relatif à Yahvé. C’était une façon d’affirmer la divinité de Jésus.
Les Juifs, qui connaissaient par cœur tous les textes des prophètes, ont tout de suite compris ce que Jésus voulait leur dire.
Les disciples l’ont compris, et ils se demandaient : “Qui est cet homme ?”
Les docteurs de la Loi aussi l’ont compris, et ils pensaient : “Il est fou : il se fait Dieu”, et ils se préparaient à le faire condamner à mort.
Tout le monde comprenait, mais tous n’avaient pas la foi.
Il ne suffit pas de comprendre pour avoir la foi, il faut aussi un cœur bien disposé : un cœur qui a envie d’entendre la Parole de Dieu.
Et c’était là le rôle de Jean Baptiste : changer les cœurs et les ouvrir à la Parole de Dieu. Il disait : “Convertissez-vous, le Règne de Dieu s’est fait proche.” Cela veut dire que Dieu est là : il est tout proche… mais pour le rencontrer, il faut se tourner
vers lui : se convertir.
Le problème, c’est qu’on ne peut pas se tourner vers Dieu sans s’arracher à soi-même : à ses petites affaires et à ses mauvaises habitudes.
Chacun peut donc s’interroger sur la nature de son attente de Noël : sommes-nous aptes à la joie de Noël, ou bien, sommes-nous contaminés par un monde qui se prépare avant tout à un temps de repas, de dépenses et d’excès divers ?
Quelle est la qualité de notre attente ? La joie de Noël est l’aboutissement d’une attente. Le temps de l’Avent est-il pour nous un temps de partage, de conversion, et de prière… un temps de purification pour accueillir celui qui apporte la paix et la joie… un
temps de contemplation, à l’exemple de la Vierge Marie, qui, dans l’attente de cette naissance, méditait les Paroles de Dieu et les gardait dans son cœur ?
JCP