L’amour qui sauve
Dominicales n° 683 - 3 février 2013 - 4e dimanche du temps ordinaire (Année C)
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L’amour qui sauve

Entendant les paroles de Jésus, “tous devinrent furieux.” (Luc 4,28)
Jésus, comme les prophètes avant lui, ne craint pas de déplaire, quand il le faut. Dieu avait dit à Jérémie : “Tu prononceras contre eux tout ce que je t’ordonnerai : ne tremble pas devant eux.” (Jér. 1,17)
Devant l’endurcissement des habitants de Nazareth, Jésus n’hésite pas, non plus, à être provoquant : il leur dit que des païens auraient un cœur mieux disposé pour accueillir la Parole de Dieu et les envoyés de Dieu.
Il n’a pas peur de dénoncer leur aveuglement et leur péché.
On voit, dans tout l’Évangile, que Jésus aime les pécheurs, mais son amour n’a rien à voir avec les amitiés mondaines, qui consistent à faire comme si les pires perversions étaient parfaitement anodines.
Ce genre d’amitié est aux antipodes de l’Évangile : elle enferme les hommes dans leur péché, elle les empêche de se remettre en question et de se convertir. Un amour qui ne dit pas la vérité et qui n’évangélise pas n’est pas un amour qui apporte le salut.
Jésus n’est pas un mondain : il ne flatte pas les pécheurs.
Rien n’est plus grave que l’endurcissement dans le mal de celui qui prétend ne rien avoir à se reprocher; ce qui explique la violence verbale de Jésus, comme celle de saint Paul :
« Ne vous y trompez pas, dit-il, ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les sodomites, ni les voleurs, ni les accapareurs, pas plus que les ivrognes, les calomniateurs ou les rapaces, n’hériteront du Royaume de Dieu. »
(I Cor. 6,9-10)
On peut supposer que Jésus, comme saint Paul, ont également le souci de mettre en garde les plus jeunes contre des comportements qui les détruiraient humainement et spirituellement. Le langage trop indulgent de nombre de nos contemporains est une forme de non
assistance à personnes en danger.
Jésus aime les pécheurs, d’un amour qui fait tout pour les sortir de leur péché. Devant la femme adultère, l’attitude de Jésus est à l’opposé de l’acharnement de ses contemporains : ils la condamnent; ils ne l’aiment pas et ils ne se soucient pas de la sauver.
Jésus n’est qu’amour et pardon : “Moi, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus.” (Jean 8,11)
Ce qu’elle a fait est un péché : il le dit, elle le reconnaît, et elle découvre un amour qui a précédé sa conversion et qui l’appelle à la conversion.
Les docteurs de la Loi condamnent le péché et le pécheur.
Nos contemporains libéraux ne condamnent ni le péché, ni le pécheur.
Jésus condamne le péché, parce qu’il veut sauver le pécheur. C’est de cette façon qu’il aime les pécheurs.
Et la seule réponse à cet amour de Dieu consiste à renoncer au mal par amour : c’est l’unique réponse qui ait une valeur au regard de Dieu, la seule chose qu’il attende des hommes.
On peut faire beaucoup de choses pour Dieu, et certains font des choses extraordinaires, mais sans l’amour, leur conversion est purement apparente : « J’aurais beau avoir toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me
manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne sert de rien. » (I Cor. 13,2-3)
JCP