“Il enseignait en homme qui a autorité.” (Marc 1,22)
Dominicales n° 410 - 29 janvier 2006 - 4ème dimanche du temps ordinaire (année B)
">
“Il enseignait en homme qui a autorité.” (Marc 1,22)

Dans le Deutéronome, Dieu annonce à Moïse la venue d’un prophète : «Je ferai se lever un prophète comme toi.» (Deut 18,18).
Pour les juifs, Moïse était “le prophète” par excellence… celui qui avait “parlé au nom de Dieu” comme personne ne l’avait fait. Il avait donné au Peuple d’Israël les Commandements, qui sont la Parole de Dieu par excellence.
Les juifs se demandaient qui serait ce prophète semblable à Moïse !
Après la multiplication des pains, un bruit courait dans la foule : «C’est lui le prophète qui doit venir»… ce qui était une allusion à ce passage du Deutéronome.

En fait, Jésus prétendait être beaucoup plus qu’un prophète… et même, beaucoup plus que Moïse, puisqu’il le cite en ces termes : «On vous a dit : tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi… et moi je vous dis : aimez vos ennemis.» (Mt 5,43-44)
C’est un des points sur lesquels Jésus a surpris ses contemporains : il refusait le pouvoir, vivait plus modestement que la plupart des docteurs de la Loi… mais parlait avec une autorité qui n’avait pas eu d’équivalent dans l’histoire d’Israël : “On était
frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.” (Marc 1,22)

Les scribes étaient des commentateurs… ils comparaient, commentaient et interprétaient comme ils le pouvaient, la Parole de Dieu… mais ils ne se comportaient pas comme des prophètes !
Ils reconnaissaient comme seule autorité celle de Moïse et des prophètes, et ils se soumettaient à cette autorité… et cela on ne peut pas vraiment le leur reprocher… c’est aussi ce que nous faisons si nous avons la foi.

Mais Jésus ne se comporte pas comme les scribes : il ne cherche pas à prouver la valeur de son message en s’appuyant sur l’autorité de qui que ce soit. Un prophète est un homme qui parle au nom de Dieu… mais Jésus, la plupart du temps, ne donne pas
l’impression de parler comme un intermédiaire… il est Dieu ; sa parole est la Parole de Dieu.
Pour comprendre le secret de son autorité, il fallait deviner le secret de sa personnalité divine.
Ceux qui l’ont compris sont devenus ses disciples… les autres ont été scandalisés !

Il nous arrive de critiquer l’attitude des juifs… parce que l’Evangile nous y invite : Jésus lui-même critique souvent leur attitude !
Mais on peut remarquer aussi les qualités extraordinaires des juifs religieux… c’est une chose frappante pour ceux qui voyagent en Israël : leur amour de la Parole, leur pureté de vie, leur droiture morale étonnante, leur soif de sainteté et de fidélité à la
Loi de Dieu… leur façon de véritablement dévorer la Bible comme une nourriture.

Ce qui nous invite à nous poser des questions, nous qui avons reçu beaucoup plus que la Loi de Moïse : avons-nous un amour semblable de la Parole de Dieu ?… Est-elle notre nourriture ?… Avons-nous un Nouveau Testament annoté… souligné en rouge et en bleu… qui
soit notre joie et notre nourriture quotidienne ?
A chaque page, c’est Dieu qui nous parle… c’est le Fils de Dieu qui se fait proche… lui qui était bien plus qu’un prophète, s’adresse à chacun de nous, comme on parle à un confident et à un ami !
Aimer sa parole, c’est un premier pas dans l’amour du Christ et la rencontre du Christ.

JCP