« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. » (Mt 28,19)
Dominicales n° 539 - 7 juin 2009 - Fête de la Sainte Trinité (année B)
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« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. » (Mt 28,19)

De tous les textes du Nouveau Testament, qui nous révèlent les trois personnes divines, celui-ci est l’un des plus explicites.
Le Père, le Fils et le Saint Esprit sont vraiment mis sur le même plan, et chacun des trois est vraiment considéré comme une personne.
Que le Fils soit une personne, c’était évident pour les premiers disciples : Jésus de Nazareth avait vécu au milieu d’eux. Que Dieu notre Père soit une personne, pour eux, cela allait de soi !
Et si le Saint Esprit n’était pas une personne, que ferait-il dans cette formule baptismale, avec le Père et le Fils ?
L’Évangile est la révélation de la nature divine du Fils, mais plusieurs passages nous annoncent aussi la venue de l’Esprit… et tout le reste du Nouveau Testament nous révèle la présence de l’Esprit dans l’Église : Esprit qui nous fait entrer dans la vie
divine, qui nous donne la filiation; et cette nouvelle création ne peut être que l’œuvre d’une personne divine.
C’est pourquoi, dans cette invitation à baptiser qui conclut l’Évangile de Saint Matthieu, la place de l’Esprit est celle de Dieu, avec le Père et le Fils.
Noter que le mot “baptiser” veut dire “plonger”, et que cette formule trinitaire est une formule baptismale. D’ailleurs, le “Je crois en Dieu” a d’abord été une prière baptismale. Dans les premiers temps de l’Église, on ne le récitait pas au cours de la Messe,
mais lors des Baptêmes.
Être baptisé au nom des personnes divines, c’est être immergé dans la vie du Père, du Fils et de l’Esprit : être plongé dans leur vie et leur communion. Si la vie des trois personnes nous a été révélée, c’est pour que notre vie soit, tout entière, plongée dans
cette vie divine.
Nous sommes des baptisés : ce qui devrait nous inspirer une action de grâce quotidienne et un étonnement quotidien !
On dit que pour être philosophe, il faut être capable de s’étonner, de se poser les questions que la plupart des gens ne se posent jamais, et qui sont pourtant les questions les plus fondamentales : “Pourquoi j’existe… Pourquoi le monde existe ?”
Dans notre vie spirituelle c’est un peu pareil… il y a bien des choses auxquelles on croit : on croit en Dieu… on croit en la vie éternelle… on croit que cette vie nous fait partager la vie trinitaire. On le croit mais on oublie généralement de dire à Dieu
notre gratitude.
Nous faisons une action de grâces après l’Eucharistie, ce qui est bien.
On devrait rendre grâces également pour notre Baptême : remercier en réalisant que nous avons été plongés dans l’Esprit.
Cette immersion n’est pas simplement du passé.
On peut dire que, depuis ce jour-là, notre vie est plongée dans l’Esprit.
Ce jour-là a été celui de notre naissance à la vie de fils de Dieu, et c’est l’Esprit qui nous conduit pour que nous marchions et progressions dans cette vie : “Ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.”
L’Esprit est le moteur de cette vie nouvelle, et plus on sera conscient de sa présence et de son action, plus on sera actif dans cette vie de foi, d’amour, et de témoignage de notre foi.
JCP