“Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes” (Mc 1,17)
Dominicales n° 522 - 25 janvier 2009 - 3e dimanche du temps ordinaire (année B)
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“Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes” (Mc 1,17)

Il y a deux messages dans cet Évangile : ce que Jésus disait aux foules, et ce qu’il disait à ses disciples.
Il parcourait la Galilée en disant : “Le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.”
En parlant du “Règne de Dieu”, il compare Dieu à un roi, et donc à un personnage généralement lointain et inaccessible ! Mais il ajoute : “Le Règne de Dieu est tout proche.”
Dieu est comme un roi qui me dirait : “Tu es mon fils.” C’est ce qu’il a dit à Jésus le jour de son Baptême : c’est la seule parole du Père dans le Nouveau Testament… et il la dit à chacun de nous.
Que faut-il faire pour le rencontrer ?
Jésus nous répond : “Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.”
Et cela, tout homme peut le faire : se convertir, renoncer au mal, se tourner vers Dieu, l’aimer par dessus tout, aimer comme des frères chacun de ceux qu’il aime comme des fils… donner la première place à l’amour.
Ensuite, il y a une parole que Jésus adresse à ses disciples, Pierre, Jacques, Jean : “Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.” (Mc 1,17)
C’est la première parole que Jésus adresse à ses disciples dans l’Évangile de Marc… et la dernière sera : “Allez dans le monde entier, annoncez l’Évangile à toutes les créatures.” (Mc 16,15)
Il arrive qu’on se demande s’il est bien utile d’annoncer l’Évangile !
Si personne ne m’avait annoncé l’Évangile, je n’aurais pas besoin d’obéir à la Parole de Dieu, d’observer ses commandements, d’être serviable et disponible, de participer à l’Eucharistie !
Mais ceux qui raisonnent ainsi, oublient que l’Évangile est une histoire d’amour, une Bonne nouvelle, un cadeau de Dieu, la révélation de sa tendresse. On ne peut pas dire : “J’aurais préféré ne rien savoir !”
Imaginons un enfant qui n’a pas connu sa mère : ils se sont perdus au cours d’une guerre, alors qu’il était très jeune.
Un jour il apprend que sa mère est vivante, qu’elle a risqué sa vie pour lui, par amour, au point de passer des années dans une prison où elle a survécu par miracle… et voilà qu’ils se retrouvent !
Est-ce qu’il peut se dire : “J’aurais préféré ne pas la connaître : je n’aurais pas su que c’était elle qui m’avait donné la vie, qui m’avait aimé jusqu’à risquer sa vie… et cela m’aurait dispensé de l’amour et de la reconnaissance que je lui dois
maintenant !”
Cette petite histoire illustre bien l’histoire d’amour qui existe entre Dieu et nous !
Tous les hommes sont ses enfants, mais la plupart ne le savent pas !
Il est le Créateur : il nous tient dans l’existence à chaque seconde, mais la plupart des hommes ne le savent pas !
Son Fils est venu à nous : il a tout donné par amour, pour que nous soyons pardonnés et sauvés, pour que nous devenions des enfants de Dieu… pour que nous puissions le rencontrer et l’aimer comme un frère… et il est là, chaque jour, au milieu de ses disciples.
Mais la plupart ne le savent pas.
On ne peut pas dire : “J’aurais préféré ne pas le savoir : j’aurais été dispensé de l’aimer et de le rencontrer.”
Quand on a fait la rencontre du Seigneur Jésus, quand on a fait l’expérience de son amour, on a envie d’annoncer son Évangile : c’est le plus grand cadeau que l’on puisse faire à nos proches… on le fait par amour… de même que c’est par amour que Dieu nous a
envoyé son Fils et nous a donné sa Bonne Nouvelle.
Et comment annoncer l’Évangile ?
En ne faisant rien pour masquer notre appartenance au Christ… en se faisant serviteurs de nos frères de toutes les façons possibles… là on sera des “pêcheurs d’hommes” : on leur donnera envie de connaître l’Évangile et de faire, eux-aussi, la rencontre du Fils
de Dieu.
JCP