“Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier, et le serviteur de tous.” (Marc 9,35)
Dominicales n° 432 - 24 septembre 2006 - 25ème dimanche du temps ordinaire (année B)
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“Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier, et le serviteur de tous.” (Marc 9,35)

“Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes, ils le tueront, et le troisième jour, il ressuscitera. Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles.” (Marc 9,31-32)
Jésus leur parle de mort, d’échec et d’humiliation, comme étant l’accomplis­sement du projet de Dieu et de la destinée du Messie.
Les disciples ne comprennent pas, écrit Saint Marc, mais quand Jésus leur demande de quoi ils parlaient en chemin, ils ne disent rien !
Ils se disputaient pour savoir qui était le plus grand, et ils ont conscience d’être en tort !
Ils espèrent peut-être que Pierre, comme d’habitude, va se précipiter pour répondre… mais Pierre, apparemment, fait celui qui n’a pas entendu.

En fait, ils ont très bien entendu… et ils vont retenir la parole de Jésus qui va suivre : «Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier, et le serviteur de tous.»(Marc 9,35)

Cette parole, qui va réorienter toute leur vie, ne les surprend qu’en partie, parce que l’exemple que Jésus leur donne depuis trois ans, n’a cessé de l’illustrer.
Jésus leur confiera un grand pouvoir dans son Eglise, mais ils exerceront ce pouvoir comme un service, et comme Jésus ils iront jusqu’à donner leur vie. Le pouvoir n’est pas mauvais : c’est une nécessité de la Vie sociale… mais la soif de pouvoir est source de
toutes sortes de corruptions et d’oppressions. Les journaux de toutes tendances sont d’accord sur ce point !

Quel que soit notre pouvoir, il ne fait pas notre valeur… ni aux yeux de Dieu, ni aux yeux des hommes.
Celui qui détient le pouvoir s’imagine parfois que cela constitue une preuve suffisante de sa valeur personnelle, mais il est seul à le croire !
Si l’on prend l’exemple du monde politique : à quelques exceptions près, nos contemporains n’ont pas une grande estime pour ceux qui détiennent le pouvoir… et on pourrait prendre des exemples dans bien d’autres domaines.
Quand nous jugeons les autres, nous n’admirons pas leur pouvoir, mais l’usage qu’ils en font, précisément au service des hommes.
Cet Evangile nous invite à aller jusqu’au bout de cette logique… à avoir ce même regard sur nous-mêmes : à garder la lucidité que nous avons sur les autres, pour nous juger nous-mêmes !
Il nous invite à avoir le courage, qui nous paraît naturel quand nous jugeons les autres, de faire passer le service des personnes, de la vérité, et de Dieu… avant notre intérêt ou notre réussite !
Il nous invite éventuellement à sacrifier notre intérêt ou notre confort pour mieux servir.
Il y a là une certaine logique, mais nous avons du mal à la suivre jusqu’au bout… quand elle nous concerne !
«Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous.»

JCP