« Priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance. » (I Thess. 5,16)
Dominicales n° 636 - 11 décembre 2011 - 3e dimanche de l'Avent (Année B)
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« Priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance. » (I Thess. 5,16)

On voit dans ce premier chapitre de l’Évangile de saint Jean à quel point Jean Baptiste avait impressionné ses contemporains. Ils se demandent qui est Jean. Les avis sont partagés, mais tous le considèrent comme un personnage hors du commun.
Certains se demandent s’il n’est pas le Messie attendu, d’autres pensent qu’il pourrait être le prophète Élie revenu sur terre pour préparer la venue de Yahvé et la fin des temps, d’autres pensent qu’il pourrait être celui qu’on appelait “le grand prophète”
dont parlait le livre du Deutéronome, et qui devait être semblable à Moïse !
Jean Baptiste répond qu’il n’est pas le Messie, et, chose intéressante, il ne dit pas non plus que Jésus est le Christ ou le Messie… de même que Jésus lui-même évitera ce terme qui, dans l’esprit des Juifs, faisait penser à un roi. Et là, on voit à quel point
il était inspiré. À ceux qui l’interrogent, il laisse entendre que Jésus sera beaucoup plus qu’un roi.
Jean se définit lui-même comme la voix mystérieuse annoncée par le prophète Isaïe : “la voix qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur … le chemin de Dieu.”
Il se définit comme un précurseur… un précurseur de Dieu ! Pour Isaïe, le Seigneur, c’est Dieu : préparer le chemin du Seigneur, c’est préparer le chemin deDieu.
Et en même temps, il est bien précurseur d’un homme… mais d’un homme d’une grandeur et d’une importance telles, que lui, Jean Baptiste, n’est pas digne de défaire la courroie de ses sandales.
On comprend qu’il n’est pas le précurseur de deux personnages… on devine que cet homme et Dieu, c’est la même personne.
Il y avait, chez les hommes de l’Ancien Testament, deux attentes : l’attente du Messie, qui était l’attente d’un homme consacré par Dieu pour donner au Peuple d’Israël la victoire et la liberté.
Et, en même temps, il y avait une attente de Dieu lui-même : une attente du règne de Dieu, non pas seulement au ciel, mais aussi sur la terre… l’attente d’une avènement du règne de Dieu dans l’histoire des hommes.
Jean Baptiste pressentait mystérieusement qu’il était le messager de cette double attente. Et c’est précisément cette attente que nous vivons pendant ce temps de l’Avent.
On peut dire qu’avec le Baptême de Jésus par Jean Baptiste, c’est une des personnes divines qui manifeste sa présence au milieu des hommes.
Les Pères de l’Église disaient qu’en Jésus de Nazareth, c’est “un de la Trinité” qui s’est manifesté et qui est entré dans notre histoire : un des Trois… une des trois personnes divines.
Celui qui est venu à nous est bien plus grand que le Messie attendu en Israël. Il répond à cette autre attente du peuple élu : l’attente d’un avènement et d’une présence de Dieu dans notre monde.
Tous ceux et celles qui viennent si nombreux, depuis quelque temps, dans l’oratoire, de jour comme de nuit, peuvent vivre de ce mystère ou de cette révélation. Celui que nous venons rencontrer dans l’adoration n’est pas un simple envoyé de Dieu, c’est “un de
la Trinité” qui s’est fait proche de nous.
En l’an 50, vingt ans après la résurrection, saint Paul écrivait aux Thessaloniciens : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. » (I Thess. 5, 16)
JCP