La patience de Dieu
179 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 28 mars 2011
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La patience de Dieu

Frères et sœurs, lisez attentivement ces quelques lignes de l’Évangile selon saint Luc :
“Les dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière.” (Luc 13,4-5)
Cet évangile touche directement au problème du mal.
La chute de la tour de Siloé était un accident… et un accident, ce n’est pas Dieu qui tue les gens !
Il laisse simplement libre cours aux lois de la nature.
Jésus explique que la chute de cette tour n’était pas une punition de Dieu.
Jusque-là, son message ne nous surprend pas.
Mais la suite du message n’est pas du tout celle qu’on attendrait : il ne dit pas que ces dix-huit morts étaient innocents !
Il dit, au contraire que tout Jérusalem aurait mérité le même sort !
La question que nous aurions envie de poser est : “Comment se fait-il que Dieu permette les accidents ?”
La question que pose cet Évangile est : “Comment se fait-il que Dieu ne nous ait pas encore tous détruits ?”
Et la réponse de Jésus, c’est que Dieu ne nous traite pas comme nous le méritons. S’il le faisait, il nous aurait détruits depuis longtemps !
Un accident n’est pas une punition de Dieu.
Certains estiment que ce n’est pas une punition du fait que nous sommes innocents.
Jésus explique, au contraire, que ce n’est pas une punition parce que, si Dieu punissait ceux qui le méritent, les accidents seraient continuels !
Le problème, c’est que notre monde aimerait écarter tout ce qui ressemble à un sentiment de culpabilité. Il a peur d’être traumatisé !
La Bible, au contraire, et en particulier ce passage de l’Évangile, nous révèle notre culpabilité.
Pourquoi faut-il responsabiliser les hommes et leur donner le sens du péché ?
Non pas pour les enfermer dans leur culpabilité… mais justement pour leur permettre d’en sortir et les libérer vraiment.
Jésus ne veut pas nous culpabiliser et nous accabler sous le poids de nos péchés… il veut nous en délivrer.
Mais pour cela il faut que nous nous laissions pardonner… en étant conscients d’être sans droits devant Dieu. C’est le sens de ce passage de l’Évangile de saint Luc (13,4-5).
La révélation de notre culpabilité fait partie de la révélation de Dieu lui-même : de la révélation qu’il nous donne de lui-même.
Celui qui se croit sans péché et pense avoir des droits, ne peut pas connaître Dieu… et il met Dieu en accusation.
L’Évangile nous révèle la gravité du péché… et il nous révèle en même temps la patience et la miséricorde de Dieu.
La miséricorde : c’est aimer pardonner.
Notre vie spirituelle a des hauts et des bas : des moments d’optimisme où l’on se sent proche de Dieu… et des moments de déprime spirituelle où l’on se sent pécheur… où l’on peut avoir l’impression que Dieu ne peut pas nous aimer tels que nous sommes !
En réalité, le fait de se sentir pécheur ne nous éloigne pas de Dieu… bien au contraire… C’est précisément quand on reconnaît ses péchés qu’ils peuvent être pardonnés.
Un disciple du Christ se sait pécheur… et en même temps pardonné !
Il se reconnaît pécheur… il le regrette… il a la volonté de se convertir… et il se sait pardonné.
Dieu n’est pas une administration… c’est un Père !
Quand on lui dit : “j’ai eu tort”, il nous prend dans ses bras.
Dans cette perspective, se reconnaître pécheur n’est pas traumatisant… c’est la seule issue pour sortir du péché.
Pourquoi Jésus nous présente-t-il Dieu comme un jardinier qui patiente et qui bêche son arbre fruitier (Luc 13,6-9) ?
Parce que Dieu espère toujours notre conversion… et au premier geste de repentir, il pardonne.
Cette parabole nous révèle la tendresse de Dieu qui supporte avec une infinie patience un monde pécheur.
Il a toujours le désir de pardonner… il est a l’affût de nos plus petites démarches de conversion… et il nous donne son pardon.
Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse, qu’il vous fasse éprouver sa miséricorde, qu’il vous donne la joie d’être réconciliés avec lui et vous garde dans l’action de grâces.
JC.P.