Le Symbole des Apôtres – 3
33 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 28 novembre 2005
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Le Symbole des Apôtres – 3

en Dieu le Père
Frères et sœurs ayant commencé à étudier mot par mot le Symbole, vous vous demandez peut-être pourquoi deux termes aussi importants sont dans le même titre… pourquoi il n’y a pas un paragraphe sur “Dieu”… et un autre sur “le Père”.
Tout simplement parce que, dans le Symbole des Apôtres comme dans le Nouveau Testament, ces deux mots : “Dieu” et “le Père”, désignent la même personne.

On pourrait penser que “Dieu” est un nom commun qui désigne les trois personnes… et que “le Père” est un nom propre.
C’est une façon de parler est assez fréquente, qui, en soi, n’a rien d’inacceptable… mais ce n’est pas la façon de parler du Nouveau Testament ni des chrétiens qui ont écrit le Symbole des Apôtres.

Nous savons que le Fils est Dieu… et que le Saint Esprit est Dieu… on en parlera bientôt. Il y a, dans le Nouveau Testament, une multitude de passages où la divinité de Jésus est affirmée ou suggérée de façons très diverses avec d’autres termes que le mot “Dieu”… mais on compte sur les doigts d’une main les passages où le mot “Dieu” est employé pour parler de Jésus.
Partout ailleurs, quand l’évangile emploie ce terme sans autre précision, il s’agit toujours du Père.
Le terme qui désignait le Dieu unique dans l’Ancien Testament… est presque toujours réservé au Père dans le Nouveau Testament.

Une des choses qui a le plus surpris les contemporains de Jésus, c’est qu’il parlait de Dieu en l’appelant simplement : “mon Père” !
Personne n’avait jamais parlé de Dieu de cette façon.
Et il invite chacun de ses disciples à parler à Dieu comme on parle à son Père, à prendre le temps de le rencontrer et de demeurer en sa présence : “Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le secret.” (Mt 6,6)

Comme un frère aîné, il nous parle de son Père et notre Père :
Il dit à Marie Madeleine : “Va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” (Jean 20,17)

La plupart du temps, l’amour d’un père ou d’une mère est un amour inconditionnel… un père aime son fils tel qu’il est.
Dieu nous appelle à la sainteté… mais il n’attend pas que nous soyons parfaits pour nous aimer… il aime ses enfants tels qu’ils sont.
Les fils que nous sommes sont toujours libres de se révolter et de se perdre, mais ils ne sont jamais rejetés… et s’ils reviennent vers leur Père, ils sont accueillis et pardonnés quelles que soient leurs fautes.
Ce pardon inconditionnel nous est dévoilé dans l’histoire du “fils prodigue”… qui est une parabole totalement irréaliste.
Aucun père, à l’époque de Jésus, moins encore qu’à notre époque, n’aurait eu un tel comportement.
Dans cette histoire : un fils explique à son père qu’il n’a pas envie d’attendre sa mort pour profiter de l’héritage… il veut sa part tout de suite !
Dans l’antiquité, un tel fils se serait fait tuer ou, en tout cas, déshériter !
Mais dans la parabole, le père ne fait aucune remarque… quelle que soit sa peine, il ne pose aucune question et ne fait aucun reproche… il vend ses domaines et remet l’argent à son fils !
Le fils, lui, ne montre aucune gratitude… il ne pense qu’à s’éloigner de son père le plus possible… il dépense tout… et il se retrouve dans la misère.
C’est alors qu’il se convertit et qu’il décide de demander pardon… mais il sait qu’il n’aura plus aucun droit à être traité comme un fils.
A son retour, le père, qui l’attendait, court à sa rencontre, le prend dans ses bras, lui pardonne tout… et lui redonne tout… tous ses privilèges de fils.

Cette parabole ne s’appuie pas sur un exemple vécu.
Il n’y a rien de tel dans la réalité quotidienne.
En fait, il n’y a que Dieu qui corresponde à une telle description.
Pour illustrer les sentiments de Dieu et le comportement de Dieu, Jésus imagine l’histoire d’un amour totalement déraisonnable.

Celui qui regrette ses péchés, si graves soient-ils, Dieu lui donne bien plus que le pardon… il lui rend la vie de fils de Dieu qu’il avait reçue à son Baptême. Voilà le Dieu Père que l’évangile nous fait découvrir.

tout puissant
Une des nouveautés du message de Jésus, c’est que le Dieu tout puissant nous aime à la façon d’une Père, et avec les sentiments d’un père.
Ce message est une Bonne Nouvelle… mais, en même temps, il suscite en nous des questions qui sont parfois contradictoires.

Nous pensons que s’il nous aime et que s’il est tellement puissant… il pourrait nous organiser une vie sans problèmes et sans souffrances.
Mais, à l’inverse, nous avons très peur qu’il empiète sur notre liberté !
En fait, nous aimerions un Dieu qui empêche les autres de nous faire du mal… mais en nous laissant libres de tout faire !
Nous rêvons d’un Dieu à notre botte qui fasse tous nos caprices et modifie à tout instant les lois de la nature pour notre confort.

Dieu est tout puissant : il a fait les lois de la nature, mais pas pour les changer selon nos besoins. Et s’il nous a faits libres… c’est pour nous laisser vraiment libres… même si nous nous faisons du mal à nous-mêmes… et les uns aux autres.
Le Dieu de l’évangile possède à la fois la tendresse d’un Père et la toute puissance… il est l’auteur de l’univers et de ses lois… et aussi de notre liberté… et tout cela, il nous le donne par amour.

JCP